Transition du moteur thermique vers Le 100% électrique : Des constructeurs de premier plan font marche a(R)rière

25/07/2024 mis à jour: 23:15
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Ces constructeurs manifestent des incertitudes, pour le moment, quant à l 'option de l 'arrêt total de la production du moteur thermique et le passage vers le full électrique, d 'autant plus que les ventes de véhicules électrifiés patinent.

Au moment où la tendance mondiale dans le secteur automobile se dirige vers le tout-électrique, des constructeurs  de référence à l'image de Toyota, Mercedes, Honda et Mitsubishi, pour ne citer que ceux-là, s'apprêtent à mettre un coup de frein à cette stratégie. 

Ces constructeurs, bien que l 'ordre mondial actuel concernant le volet de la réduction des émissions de carbone impose des restrictions, manifestent des réserves, pour le moment, quant à l'option de la production de la voiture électrique. Un virage pris à la hâte ? L 'on ne saurait le dire. 

Une chose est sûre, la plupart des constructeurs n 'ont pas pris en compte les accoutumances, les préférences et les besoins des consommateurs. C 'est à l 'image du continent européen, dans lequel le problème se pose avec acuité, où les responsables de chaque pays n'ont pas pris la peine de soumettre cette mutation énergétique au référendum populaire en allant directement par choix imposé. 


Pis encore, la situation géo-politique actuelle fait que certains pays comme la Chine, devenu une machine industrielle autonome, viennent s’imposer dans le marché mondiale automobile comme une nouvelle référence dans toutes les catégories de véhicules, thermique et électrique, à des prix et des quantités nullement égalées par les constructeurs mondiaux. 

Une donne qui à donné du fil à retordre aux géants de l'automobile lesquels perçoivent cela comme une menace. Mercedes, par exemple, n’est pas encore prête à abandonner les moteurs à combustion interne. «Nous ne pouvons pas prédire précisément quand nous vendrons notre dernier moteur à combustion, que ce soit en 2030, 2033 ou 2035, car ce sont nos clients qui décideront», a récemment affirmé le directeur de la marque étoilée. 

Lors d'une conférence de presse en janvier dernier, Carlos Tavares, dirigeant de Stellantis, envisageait déjà deux scénarios possibles : l'accélération des ventes de voitures électriques si les «progressistes dogmatiques» gagnent les élections en Europe ou un fort ralentissement si les «populistes» l'emportent.

 Le groupe avait pourtant prévu une enveloppe de 50 milliards d'investissement sur les 10 prochaines années pour l'électrification de sa production. De son côté, le constructeur japonais Toyota continue de proposer des moteurs à combustion et hybrides, tout en explorant une diversification de son offre pour répondre aux besoins variés des différents marchés. Le PDG, Akio Toyoda, a récemment affirmé qu’une grande partie du monde n’était pas encore préparée pour une électrification totale. 

Une prolongation intimement liée également aux relations avec la Chine qui impose, depuis 2023, des autorisations d'exportation sur certains métaux précieux utilisés dans la fabrication des semi-conducteurs. L'avenir du véhicule électrique serait donc (aussi) une question géopolitique, voire une guerre économique pour les matières premières, à laquelle il faut également ajouter celle du pouvoir d 'achat. 

Donc, les constructeurs automobiles ont bien compris cette tendance et proposent, pour le moment, un choix étendu de modèles hybrides pour répondre à cette demande. 


Par Aziz Kharoum
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