Trafic de migrants et traite des personnes : Merad met en avant l’approche algérienne

15/04/2025 mis à jour: 08:42
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Les ministres de l’Intérieur, Brahim Merad, et de la Justice, Lotfi Boudjemaa, lors des travaux du Forum scientifique sur la migration (photo : dr)

L’Algérie a adopté, au cours des dernières années, une approche globale et multidimensionnelle pour faire face au phénomène du trafic de migrants et de la traite des personnes, tout en adaptant ses mécanismes à l’évolution des méthodes criminelles associées à ce fléau, a annoncé, hier à Alger, le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Brahim Merad. 

«Convaincue de l’importance des enjeux liés à ce phénomène et conformément aux instructions du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, l’Algérie a adopté, au cours des dernières années, une approche globale et intégrée aux dimensions juridique, sécuritaire, opérationnelle et humanitaire, mise en place en coordination avec toutes les parties prenantes», a souligné le ministre dans une allocution prononcée à l’ouverture des travaux du Forum scientifique sur la migration. «Les mécanismes de cette approche sont sans cesse renforcés, développés et adaptés à l’évolution des méthodes criminelles associées à ce phénomène», a ajouté le ministre.

 Il a mis en avant le souci des pouvoirs publics de «mettre en place un cadre juridique actualisé et intégré, au diapason des normes internationales en matière de lutte contre ces crimes transfrontaliers, fondé sur des législations strictes permettant aux services de sécurité et aux instances judiciaires de contrecarrer efficacement les réseaux de trafic et de traite des personnes, dans le respect des droits et de la dignité des individus». 

A ce titre, le ministre a rappelé la promulgation, en 2023, de la loi relative à la prévention et à la lutte contre la traite des personnes, qui définit clairement les moyens permettant d’identifier la traite et les modalités de sa prévention et la création du Comité national de prévention et de lutte contre la traite des personnes, qui est notamment chargé d’élaborer des programmes et des actions de sensibilisation, de promouvoir la formation sur les dangers de la traite des personnes et de porter assistance aux victimes. 

Le ministre, qui met en avant les efforts des corps sécuritaires dans la lutte contre le crime organisé grâce au «renforcement de leur niveau de vigilance et de leur présence opérationnelle», a relevé que cet engagement avait permis de «démanteler un nombre considérable de réseaux criminels activant dans ce domaine», de «déjouer leurs plans» et de «protéger de nombreuses victimes», et ce, «en adaptant et en modernisant constamment leurs méthodes de travail et en exploitant les technologies les plus récentes». 

«L’État veille»

A propos de la protection des migrants, il a assuré que «l’Etat veille à leur assurer une prise en charge humanitaire conforme aux valeurs de respect de la vie humaine, de solidarité et des droits de l’homme». 
S’agissant des dangers liés à ce phénomène criminel, Brahim Merad a estimé que «les approches unilatérales longtemps adoptées par divers pays ont montré leurs limites», d’où la nécessité de «coordonner les efforts» et d’«établir une coopération étroite entre toutes les parties concernées». 

Le ministre a salué, par ailleurs, le niveau de coopération et de coordination avec les instances onusiennes activant dans ce domaine, à l’instar de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), ce qui a facilité «le retour volontaire, en 2024, de plus de 8000 migrants clandestins dans les meilleures conditions», notant qu’un programme «très ambitieux»  a été élaboré avec le bureau de cette organisation en Algérie pour l’année en cours. 

Les travaux du forum de trois jours sur la migration, organisé par le ministère de l’Intérieur, ont débuté, hier à Alger, en présence du ministre de la Justice, Lotfi Boudjemaa, du secrétaire général du ministère de la Défense nationale, le général-major Mohamed Salah Benbicha, du conseiller auprès du président de la République chargé des Affaires en lien avec la défense et la sécurité,  Boumediene Benattou, du directeur général de la Sûreté nationale, Ali Badaoui, de walis et de responsables d’instances nationales concernées par le traitement de ce phénomène et de représentants du corps diplomatique accrédité en Algérie. 

Les travaux du premier jour de ce Forum se sont poursuivis à travers la tenue de plusieurs séances axées sur des thématiques en rapport avec «les techniques modernes d’enquête secrète : les outils numériques utilisés dans la lutte contre le trafic de migrants et la traite des personnes» et «l’analyse juridique des méthodes d’enquête secrète, et le respect des droits individuels.» Hocine Lamriben
 

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