Récupérer le syndicat», «faire un diagnostic basé sur la vérité», «élire de nouvelles instances» et « evenir à la lutte initiale pour le droit des travailleurs»… Ce sont les quelques objectifs tracés par le congrès extraordinaire de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), tenue dimanche et lundi derniers.
Ils sont inscrits dans la déclaration finale du congrès, dont le contenu nous a été révélé par une source proche de la centrale syndicale. Le document devant être rendu public prochainement, commence par faire un diagnostic «sans concession» sur la situation de l’UGTA «détournée» par ceux qui l’ont gérée durant ces dernières années.
«L’organisation a été déviée de sa trajectoire. Elle a été gangrénée par la corruption. Des responsables l’ont mise au service de personnes et des groupes d’intérêts. La déclaration finale du congrès a dénoncé toutes ces pratiques ayant gravement nui à l’UGTA», explique la même source.
Outre ce «grave déraillement», les congressistes de l’UGTA ont mis l’accent sur «la fin de mission de l’ensemble des structures de base de l’organisation, dont les mandats ont expiré depuis longtemps». «Il est temps de renouveler les structures horizontales et verticales de l’UGTA», insistent les rédacteurs de ladite déclaration. «L’organisation a longtemps souffert de la faiblesse de ses structures. Cette situation s’est répercutée négativement sur son fonctionnement et, par ricochet, sur les travailleurs», déplore notre source.
Le même document fixe des délais pour le début «d’un changement radical» à l’UGTA. Le travail devra commencer avec la désignation, très prochainement, des membres du secrétariat national (nouvelle direction) par la commission exécutive qui se penchera, selon l’agenda tracé, sur la révision des statuts et du règlement intérieur de l’UGTA en vue de les mettre en conformité avec la nouvelle loi sur les syndicats. «Le congrès a tracé un cap. Le but est de reconstruire la maison UGTA sur de nouvelles bases en choisissant pour ciment la vérité», explique la même source.
En plus du volet organique, la déclaration du congrès a défini l’objectif fixé par le congrès portant sur le recentrage de l’action de l’organisation sur «la défense des droits des travailleurs», délaissée des années durant par les directions précédentes, la participation «dans le nouveau processus économique» et «la contribution au maintien de la paix sociale». La «réalisation de l’ensemble de ces chantiers passe par un débat franc au sein de l’organisation», explique également notre source.
A cet effet, une conférence nationale élargie devra être tenue, en décembre prochain, pour examiner le programme d’action du syndicat et définir les axes de travail en fonction de la vision de la nouvelle direction. Dans son discours à l’occasion de son élection à la tête de l’organisation, Amar Takjout affirme que «l’UGTA doit retrouver sa légitimité au niveau de l’ensemble de ses structures de base». Le nouveau secrétaire général a souligné qu’«il ne suffit pas d’élire des personnes à des postes de responsabilité».
Pour ce faire, il plaide pour la «mise en place d’une feuille de route, d’une vision, d’un programme de développement et de reconstruction». Le nouveau patron de l’UGTA fait aussi un plaidoyer en faveur «d’un débat d’idées» afin d’instaurer «la culture du dialogue» et s’imposer comme une «véritable force de proposition».
L’homme ne cache pas son ambition de permettre à l’UGTA de revenir aux fondamentaux. «Après de longues années de déviation et de dérapages, remettre de l’ordre dans la maison UGTA (…) Toute notre stratégie actuellement est de rechercher le consensus, mettre l’organisation en conformité avec la loi et revenir à l’orthodoxie syndicale, c’est-à-dire réhabiliter les instances de l’UGTA», avait-il déclaré.