Une rencontre sur la saison touristique du Sud a été organisée hier au palais de la culture Moufdi Zakaria (Alger) en présence de Houria Meddahi, ministre du Tourisme et de l’Artisanat. Une réunion qui a permis d’échanger sur les moyens de développer le tourisme saharien et de présenter les opportunités offertes par ce type de tourisme prometteur.
La saison du tourisme saharien 2023/2024 a enregistré 500 000 touristes de différentes régions du pays ainsi que 37 000 étrangers, ce qui «contribue à soutenir le développement local et la création de nombreux postes d’emploi au niveau des régions du Sud», annonce la ministre.
Elle poursuit en affirmant que «les statistiques de la saison actuelle confirment la dynamique enclenchée : le premier trimestre de la saison 2024/2025 a enregistré plus de 186 000 visiteurs de différentes régions du pays, outre 22 700 touristes étrangers. L’artisanat a constitué un élément central de la scène touristique en ajoutant une esthétique et un dynamisme certain aux régions».
Dans son discours, elle met en évidence le fait que «l’un des défis les plus importants auxquels est confronté le tourisme saharien est le manque d’investissements touristiques et dans ce contexte, une approche future doit être élaborée qui comprend l’extension des infrastructures hôtelières affiliées au groupe Hôtellerie, tourisme et thermalisme (HTT). Nous devons nous lancer dans cette approche, travailler ensemble dans ce sens, y compris avec le secteur privé». Elle avertit les cadres de son secteur : «Je ne crois pas au long terme.
On ne planifie pas le tourisme saharien à l’horizon 2040, il existe une situation d’urgence, je suis venue vous présenter une feuille de route à concrétiser à court terme, et quand nous disons à court terme, cela veut dire que cela ne doit pas dépasser une année. Nous vous accompagnerons dans la mise en œuvre de ce plan.» La présentation d’un plan à concrétiser en moins d’un an traduit une volonté de privilégier l’efficacité et les résultats rapides.
Ce discours a été perçu comme une rupture avec les approches bureaucratiques ou les projets à long terme souvent critiqués pour leur lenteur ou leur manque de concrétisation. La ministre insiste sur la coopération entre les secteurs public et privé pour créer des villages touristiques à faible coût accessibles à toutes les catégories, notamment aux familles.
Des villages conçus en adéquation avec l’environnement saharien comprenant des tentes traditionnelles confortablement équipées en plus de la gastronomie locale et les marchés de produits artisanaux.Il est également nécessaire d’adopter «une stratégie innovante et moderne pour promouvoir le tourisme saharien et généraliser le marketing numérique qui permet d’accéder à un large public à moindre coût.
Les médias traditionnels restent un outil de promotion efficace, à l’instar des documentaires qui rendent plus visibles des régions comme le Hoggar et le Tassili et d’autres sites sur les chaînes de télévision». Les agences de tourisme nationales doivent également jouer un rôle essentiel dans le soutien de la publicité à travers des voyages de découverte et des séjours afin de contribuer à faire connaître la beauté du désert et ses spécificités.
Le tourisme saharien dépend grandement du rôle de la population locale, car ce sont elles qui font le lien entre les visiteurs et la culture du désert. Dans ce contexte, dira la ministre, «il faut étudier la méthode de les faire inclure pour accompagner les touristes et certaines associations qui participent au développement du tourisme dans le Sud à travers un coaching et la formation de guides.
Nous leur donnons des compétences. Cela aura comme effet de préserver l’identité et l’authenticité de cette population». Ces recommandations sont une première étape pour rendre le Sud plus attractif, sachant que notre Sahara a de grandes potentialités qui englobent le tourisme thermal, des oasis, religieux, culturel et historique.
«Nous devons investir dans le développement de l’élément humain, car c’est l’un des plus importants pour le succès du tourisme saharien, donc développer et améliorer les ressources humaines pour concrétiser les idées, car les jeunes du Sud ont les idées innovantes, ils ont besoin d’être encadrés et il faut transformer ces idées en projets réels», précise-t-elle. Le tourisme saharien porte en lui une belle opportunité de diversifier l’économie locale en soutenant des projets et en renforçant la coopération entre les secteurs privés et publics. Des facteurs qui le transforment en une destination basée sur l’authenticité et la durabilité.