Tourisme à Boumerdès : Une cinquantaine de projets en souffrance

16/03/2024 mis à jour: 02:03
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10 projets sont à l’arrêt et 53 autres n’ont pas encore démarré - Photo : D. R.

Agréés depuis plusieurs années, des projets d’hôtels, de complexes et de résidences touristiques peinent à voir le jour. Un rapport de l’APW élude le volet investissement.

L’APW de Boumerdès a élaboré un nouveau rapport sur le secteur du tourisme. Le document contient 159 pages. On y trouve des chiffres, beaucoup de photos et des recommandations à la fin de chaque chapitre. Mais pas grand-chose sur l’investissement touristique.

La commission ayant rédigé le rapport a énuméré les insuffisances constatées dans les plages en  insistant sur l’importance de développer le tourisme de montagne à Keddara, thermal à Ammal et l’aménagement des forêts récréatives de Bouarbi (Dellys), Vachy (Bordj Menaiel) et Ouled Salem à Khemis El Khechna.

Le dossier établit aussi un état des lieux des ZET en rappelant la nécessité de réviser les plans de délimitation. Evoqué vaguement, le volet investissement n’a pas bénéficié de l’intérêt escompté. En effet, rien n’a été dit sur les grands projets d’hôtels,  de complexes et de résidences touristiques annoncés depuis des lustres pour booster le tourisme dans cette wilaya aux multiples atouts.

Il n’y a pas longtemps, les responsables du secteur ont fait état de 69 projets agréés par le ministère de tutelle. Parmi eux, 06 projets sont en cours de réalisation, 10 sont à l’arrêt et 53 autres n’ont pas encore démarré. Les effets aux plans économique et social sont incalculables.

Ces projets devaient augmenter les capacités d’accueil de la wilaya de 7260 lits et créer  3445 postes d’emplois. Ce qui est énorme pour une wilaya où le taux chômage est très élevé. Pour se rendre compte de l’état des projets touristiques, nul besoin d’aller à Dellys, Cap Djenet, Zemmouri ou Boudouaou El Bahri.

Une simple virée au front de mer de Boumerdès suffit. Là, deux grands hôtels peinent à sortir du sol tandis que deux autres sont à la traîne. L’un appartient au défunt groupe ETRHB et l’autre à Cosider, le géant public du bâtiment. «Le premier a été saisi à Haddad et devra être vendu aux enchères.

L’évaluation se fera par la direction des Domaines. Le second, haut comme un gratte-ciel, sera vendu par son propriétaire. Le chantier est bloqué depuis plusieurs années après la fin des gros œuvres», indique un cadre à la direction du tourisme, soulignant que ces projets peuvent changer complètement la façade maritime. Hélas, ils ne sont pas les seuls à pâtir des lourdeurs bureaucratiques.

En 2019, six grands opérateurs très réputés dans la région avaient bénéficié de terrains pour réaliser des complexes touristiques à Corso, Seghirate et Dellys. Aucun d’eux n’a encore obtenu le permis de construire. «On m’a octroyé une assiette de 7000m2 à Dellys pour réaliser une résidence touristique de 100 lits.

Le coût de ce projet dépasse 80 milliards. Il sera réalisé sur fonds propres et pourra créer 70 postes d’emploi minimum. J’ai tout fait dans les normes. L’ex-wali a promis de régler mon problème dès l’adoption de la nouvelle loi sur l’investissement.

En vain. J’ai demandé audience à l’actuelle wali, j’attends encore sa réponse », dira un promoteur qui a déjà fait ses preuves dans le secteur de l’agriculture et du bâtiment. A rappeler que les walis ont été instruits à maintes reprises de prendre des initiatives pour promouvoir les investissements.

«N’ayez pas peur ! Vous êtes protégés par la loi», avait déclaré le président Tebboune en septembre 2021 lors de la réunion gouvernement-walis. «Les responsables en poste sont investis de toute leur confiance», a ajouté le chef de l’Etat soulignant que rien ne justifie la crainte de prendre des initiatives. 

 

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