Tizi ouzou : Les ménages sous pression

07/11/2024 mis à jour: 16:48
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Les ménages à rude épreuve devant la hausse des prix des fruits et légumes à Tizi Ouzou - Photo : El Watan

Ces dernières semaines, les prix des fruits et légumes sont repartis à la hausse au grand dam des ménages, notamment ceux ayant des revenus modestes. «Les citoyens n’en peuvent plus. La cherté de la vie, provoquée par l’inflation, ne cesse de susciter des désagréments aux ménages», se désole un père de famille rencontré lors de notre virée dans un marché de proximité à la Nouvelle Ville de Tizi Ouzou.

Là, les prix flambent au point où ils sont inaccessibles pour les petites bourses. Une situation intenable qui pousse les citoyens à s’interroger sur les raisons de cette hausse injustifiée des prix des produits de large consommation. «Les autorités concernées doivent voir comment trouver une solution afin de freiner cette flambée vertigineuse. Même les produits de saison n’ont pas été épargnés par la hausse», a martelé un autre, stupéfait, lui aussi, devant les prix proposés.

Parmi les produits qui ont connu une hausse considérable, on trouve surtout la tomate qui est affichée à 240 DA, la pomme de terre à 110 DA et l’oignon à 70 DA dans certains endroits. La carotte est proposée jusqu’à 90 DA le kilogramme.  Les fruits ne dérogent pas à la règle. Ils connaissent aussi une augmentation considérable. Toutefois, les mêmes produits sont cédés à des prix plus au moins  abordables en dehors du chef lieu de wilaya. En empruntant la route Timizart Loughbar, sur la route de Ouaguenoun, des marchands ambulants proposent des fruits et légumes à des prix très acceptables.

Là, on peut même trouver la tomate à 140 DA, l’haricot vert à 120 DA, alors qu’en ville est affiché à 160 DA.  Les fruits aussi comme les raisons, la pomme locale qui se vend en ville entre 250 et 400 DA, est cédée à 120 DA. Il en est de même pour Draâ Ben Khedda où le marché de cette ville est pris d’assaut même par les clients qui viennent de loin. « Je fais souvent mes courses à Draâ Ben Khedda, car les prix sont vraiment très abordables. Parfois, la moitié de ceux affichés à Tizi Ouzou, nous a confié un père de famille.

Et pour connaître les raisons de cette différence des prix, nous avons pris attache avec la direction du commerce et de la promotion des exportations où le premier responsable de cette institution nous a expliqué qu’il y a des commerçants qui ne s’approvisionnent pas dans le  marché de gros de  Tizi Ouzou.

Donc, ils peuvent acheter moins cher et vendre aussi moins cher. «Nos services veillent toujours à stabiliser les prix, tout en procédant à des contrôles réguliers au marché de gros et de détaillants pour lutter contre la spéculation et le non-respect des pratiques commerciales», nous a  souligné Abdelkrim Merabet, directeur du commerce de la wilaya de Tizi Ouzou.

Le même responsable ajoute que le contrôle est également rigoureux à l’égard des  grossistes qui disposent de chambres froides. «Nous travaillons en étroite collaboration avec la direction des services agricoles pour obliger les grossistes à déclarer régulièrement la quantité et la nature des produits stockés dans des chambres froides», précise-t-il. Pour lui, il n’y a pas de pénuries.

L’approvisionnement se fait  de manière normale. D’ailleurs, a-t-il fait savoir, les services de sa direction ont enregistré, dans l’état  journalier d’hier, l’arrivée, entre autres,  de 100 tonnes de pommes de terre, 22 tonnes de tomate, 60 tonnes d’oignon, 20 tonnes de carotte, 18 tonnes de laitue et 22 tonnes de courgette, 22 tonnes de pomme locale et 30 tonne de datte.

«Les prévisions s’acheminent vers une tendance baissière pour quelques produits durant les prochaines semaines car, il s’agit de la saison de la récolte de certains  légumes», a-t-il indiqué, tout en précisant que des campagnes de sensibilisation sont  initiées par la direction de commerce afin d’informer les grossistes et les détaillants aussi sur les risques  qu’  encourent les spéculateurs. «On procède, d’abord, à la sensibilisation avant de passer à la répression», a-t-il affirmé.

Par ailleurs, notons que la présence de beaucoup d’intermédiaires entre l’agriculteur et le détaillant provoque  la hausse des prix. Sur ce volet justement, M. Merabek nous a expliqué que ceux qui disposent de cartes d’agriculteur ont le droit de vendre directement au niveau du marché de gros de la rocade sud de Tizi Ouzou où un espace leur est réservé pour étaler leurs produits.  

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