Tiaret : Hommage au défunt avocat Ahmed Laimèche

14/10/2023 mis à jour: 04:17
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Le défunt avocat Ahmed Laimèche

Le centre d’études Khaldounienne en collaboration avec la direction de la culture et la bibliothèque centrale Mohamed Mebarek El Mili a eu l’honneur de rendre un hommage, à titre posthume, à maître Ahmed Laimèche (1889- 1959). L’évènement a été vécu dans la grande salle de la bibliothèque centrale, en marge de la journée internationale de l’interprétariat. 

Hommage à un des pionniers de la traduction du coran qui a valu aux communicateurs d’évoquer l’homme dans sa dimension socio-professionnelle, son érudition. L’on apprend que «l’une de ses œuvres judiciaires, un manuscrit traitant du code de la famille et savamment élaboré par le célèbre avocat et remis à des fins consultatives aurait été détournée et exploitée par un cadre judiciaire du palais marocain». C’est ce qu’a soutenu, publiquement, docteur Khaled Meliani, responsable du centre d’études Khaldounienne qui relève du CNRPH, documents originaux en mains. 

L’orateur qui s’est longuement étalé sur les échanges épistolaires entre d’une part, l’épouse de maître Laimèche et un magistrat du palais et entre ce dernier et la chancellerie a précisé que «la réponse a été négative» et «la lettre signifiée à l’une des épouses du défunt avocat». Dans la dernière lettre – réponse, lue séance tenante, le magistrat, par ailleurs ami du défunt avocat, signifiait que «le texte original traitant du code de la famille aurait inspiré la rédaction du texte de loi au Maroc et adopté par le royaume mais aurait disparu». Inutile de décrire le brouhaha qu’une telle confidence a suscité dans la salle. 
 

Laimèche Ahmed Ben Habib, est né le 10 octobre 1889 à Ain Madhi, dans la wilaya de Laghouat, tout près de la zaouïa Tidjania de Abou Abbas Ahmed El Tidjani. Il a grandi dans un environnement conservateur et religieux, son père étant un notable de la confrérie El Tidjania, il a appris le saint coran à un âge précoce, dira docteur Amar Belkhodja, présent dans la salle. Khaled Meliani a rappelé pour sa part qu’«en 1913, Ahmed Laimèche a obtenu son baccalauréat de philosophie à Tlemcen, puis en 1915, une licence de droit à l’université d’Alger. Mohamed Laimèche faisait partie de la minorité à laquelle le colonialisme a permis de poursuivre des études approfondies en magistrature.

 Après avoir obtenu son diplôme en droit, il est retourné à Tlemcen pour enseigner le droit et la théologie». Sa carrière juridique a vraiment débuté au sein de la Cour de Cassation d’Alger et, en tant que magistrat. Il a parcouru presque toute la région ouest de l’Algérie. Tout au long de sa carrière, Mohamed Laimèche a plaidé en faveur des causes justes, défendant les moudjahidine emprisonnés. Certains de ses anciens clients, dont un condamné à mort, ont préenregistré leurs témoignages, projetés dans la salle. Docteur Khaled Meliani dira que : «En 1931, il a réalisé la première traduction du Coran et traduit plusieurs livres sur le patrimoine algérien et a travaillé sur la pensée du philosophe Ibn Rochd». Maître Laimèche Ahmed est une référence en matière de sciences juridiques. 

Traducteur du Coran et ancien professeur de droit musulman à la Médersa de Tlemcen, il avait obtenu sa licence en droit à la Faculté d’Alger et compte une panoplie de travaux écrits en langue française, dont le livre des échanges: théorie générale des contrats et obligations; Le Coran, manuel de l’interprète des lois des donations, des testaments et manuel du mariage et de sa dissolution. Des œuvres qui devraient intéresser théologiens et hommes de droits entre autres. D’ailleurs une de ses œuvres, la traduction du coran avait inspiré dit-on l’orientaliste Jacques Berque, l’enfant de Frenda qui a laissé pour la postérité des milliers de livres alimentant l’actuelle bibliothèque éponyme. 
 

Mohamed Laimèche est décédé, à Tissemsilt, le 29 février 1959. Bien que beaucoup avaient apprécié cet hommage, beaucoup se sont étonnés de l’absence d’ouverture d’un débat, car certains des invités qui avaient des témoignages n’ont pas été entendus d’où ce goût d’inachevé et le flop à la clôture, quelque peu précipité, de l’évènement. 

Peut-être que l’occasion sera propice ce lundi en marge de l’hommage aux trois avocats disparus (maîtres Laimèche, Cerbah et Rahal) que compte organiser cette fois-ci le musée du moudjahid éclairera davantage sur le rôle véritable joué, chacun à sa manière, par ses trois hommes de culture qui ont marqué la région par leur singularité. On y reviendra.                   

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