Champion de boxe dans plusieurs anciennes compétitions, ex-président de la ligue de wilaya de football de Tiaret, Moulay Mehdi Sahraoui, cet ancien maquisard de la Wilaya V, âgé aujourd’hui de 89 ans, vient d’être honoré à Alger par la Fédération algérienne de boxe.
Moulay Mehdi Sahraoui bouclait vendredi dernier, 1er avril 2022, ses 89 ans. Il devient le doyen de la boxe Algérienne. Champion de boxe dans plusieurs anciennes compétitions, ex président de la ligue de wilaya de football de Tiaret, il vient d’être honoré par la fédération Algérienne de boxe à Alger.
Quelle reconnaissance ! Cela se passait à l’hôtel l’Hirondelle à Bordj El Kiffane (Alger) où notre ex gloire du noble art de Tiaret, de Paris et de l’Oranie s’affichait en présence d’ex autres gloires de la boxe nationale comme Moussa, Aliane et beaucoup d’autres invités alors que l’ombre de ceux qui ont quittés ce monde, à l’exemple de feu Soltani ou Loucif Hamani, planaient, même s’ils furent honorés à titre posthume.
Un geste envers un ancien de la boxe très apprécié par notre ami Sahraoui qui, accompagné d’une autre star locale de la boxe, Atia Nourredine, a foulé le bureau d’El Watan pour exhiber cette reconnaissance qui lui faisait tant de bien.
Cela se passe alors que Tiaret, jadis un terreau fertile du noble art voit se consacrer, à l’échelle mondiale, une autre pépite de la boxe féminine en la personne d’Imène Khelif. Même si Moulay Mehdi Sahraoui du haut de ses 89 ans a eu son grand jubilé en 2013 en marge des festivités du 53e anniversaire du 11 décembre 1960 à la salle omnisports en présence d’une foule nombreuse et de beaucoup d’invités de marques, l’attention que lui manifesta le bureau fédéral en reconnaissance à son passé sportif et historique est à saluer.
Pour ceux qui ne le connaissent pas, Moulay Mehdi a été le boxeur qui a disputé pas moins de 35 combats, dont 6 nuls et 9 défaites.
En professionnel, il avait enregistré 32 combats dont celui de champion de Paris en poids léger contre Tessier, 1 défaite et 3 nuls. Sa carrière a été jalonnée plus par des hauts que des bas. Il avait entre autres, croisé les gants avec les Rezoug, Godih, Daidi, Adjal, Germano Cavalieri et fut consacré quatrième poids léger d’Europe.
Au-delà de la symbolique de l’hommage rendu à un doyen de la boxe oranaise, il faudrait, pour l’histoire, dire ce que fut Moulay Mehdi Sahraoui pour la boxe Algérienne.
Tiaret ne l’oublie pas comme elle n’oublie pas les Mekki Abdelkader champion d’Afrique du nord, Belbey Azouz champion du monde militaire, les Belarbi Mohamed (champion d’Europe) et tous ceux qui ont porté hier et aujourd’hui haut le flambeau de cette discipline qui continue de subjuguer les foules en dehors du foot depuis 1946, date du début de sa carrière au CAT puis à la JSMT (la fameuse Tiarétienne).
Sa carrière fut riche. De Tiaret, il ira boxer à Oran et s’entrainer à la salle Marcel Cerdan à la rue Philipe et aux Arènes. Dans cette dernière, son combat contre Marcel Deprey reste inoubliable. Sahraoui aura été un boxeur émérite doublé d’un maquisard de la wilaya V avec le commandant Mejdoub. Blessé dans les monts d’El Gaada à Frenda lors d’un accrochage, il fut arrêté et condamné à vingt années de prison ferme.
Ce fidai, qui a affuté ses armes à Oran en compagnie d’Abdelhamid Djillali puis Kouider Touahria (guillotiné à Oran en 1958) devient un redoutable maquisard qui finira par être condamné, mais non sans réussir à fuir en 1961 les geôles des colonialistes français.
Il coulait des jours paisibles avec sa famille bien que durant la décennie noire, il perdra l’ainé de ses enfants Hamid, lâchement assassiné. Stoïque et sportif accompli, Sahraoui, bien qua marqué par le poids de l’âge, reste lucide et un témoin inespéré pour les historiens.