Tiaret : De l’eau de mer dessalée pour soulager le déficit hydrique

26/05/2024 mis à jour: 18:02
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Un avis d’appel pour le lancement d’une étude portant sur le raccordement de Tiaret et des communes du nord de la wilaya par l’eau de mer dessalée a été lancé la semaine dernière sur des journaux nationaux», a déclaré Ali Bouguerra, wali de Tiaret, jeudi, dans son cabinet, alors qu’il venait d’inviter les représentants des médias et de la presse nationale accréditée pour une annonce à la population jugée «importante».

 Déclaration venue officialiser ainsi une demande citoyenne et celles faites par les responsables et des élus depuis longtemps pour soustraire Tiaret et certaines communes du nord de la wilaya de ses lourdes appréhensions en matière d’alimentation en eau potable depuis que le principal pourvoyeur du précieux liquide, le barrage Bekhedda, qui assurait à lui seul 80% de toute la capacité journellement produite en complément aux 20% induite par des forages, a été mis en arrêt ces derniers jours. Ali Bouguerra, accompagné du P/APW, Larbi Bekhaira, a lu la lettre que le MICLAT venait d’expédier la veille en réponse aux préoccupations citoyennes légitimes. 

En substance, la missive précisait que le problème est suivi en personne par les hautes autorités dont le président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Déjà à 1% de ses capacités, l’ADE continuait de soustraire de faibles quantités depuis le barrage pour les adjoindre aux autres quantités ramener depuis des forages à la Mina et d’autres depuis la nappe de Tousnina, mais quantités loin des besoins minimes des populations. L’annonce intervient dans un contexte local qui a vu débarquer, venant d’Oran, le secrétaire général du ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Larbi Merzoug, qui a présidé d’ailleurs une réunion devant tous les responsables locaux concernés à la wilaya. 

On n’a cessé de le dire sur ces mêmes colonnes, la région fait face à une grave pénurie d’eau, affectant des milliers de résidants et menaçant les activités agricoles qui venaient de bénéficier, en amont, d’importants investissements publics bien que la région vit sous le rythme d’un stress hydrique prononcé ces trois dernières années. 

Quelque temps auparavant, le wali avait déclenché le plan Orsec dont les premières conséquences visaient un équilibre dans la distribution dans les quartiers du chef-lieu qui s’alimentaient à hauteur d’un jour sur six puis au-delà pour certaines zones jusqu’à un jour sur quinze, mise en branle d’un plan de citernage, tentative de réglementer l’activité des colporteurs, lancement d’une opération nationale de lutte contre les fuites et les branchements illicites, mais aussi et surtout en lançant pour le court terme des travaux de raccordement à partir de Chott Echergui au sud de la wilaya où l’on escompte début juillet en tirer quelque 10 000 m3 supplémentaires. 

A long terme, l’on table sur une adduction à partir de forages depuis Adjarmaya sur les limites territoriales de la wilaya avec Djelfa. Inutile de dire que le branle-bas de combat qui caractérise la scène locale sur fond de spéculations alors que des projets à moyen terme, annoncés, restent attendus avec impatience. Ces derniers se rapportent au lancement d’une étude portant sur 19 forages à partir de la localité d’Adjarmaya pour en tirer, jusqu’à 30 000 m3/jour. Selon le secrétaire générale du ministère, «ce projet ambitieux de dessalement de l’eau de mer sera entrepris depuis les côtes mostaganémois, sous le sceau de l’urgence», assurant ainsi une source d’eau stable et fiable pour les habitants». 

La  nouvelle est accueillie avec un mélange d’espoir et de scepticisme. «C’est une solution attendue depuis longtemps», affirme un agriculteur local, mais «nous devons encore voir si elle sera mise en œuvre à temps pour nous tirer d’affaire», tempète-t-il.                      

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