La direction des moudjahidines et le département histoire de l’université de Tiaret, en présence de la famille révolutionnaire et du mouvement associatif local, ont célébré, avant-hier, la journée nationale de la mémoire.
Une journée pour se remémorer des tragiques massacres du 8 mai 1945 qui rappellent aussi des faits majeurs qui se sont déroulés au mois d’avril de la même année dans cette ville rebelle de Ksar-Chellala, prélude aux massacres du 8 mai 1945.
Dans sa lettre lue en son nom par monsieur Belgoumidi Bouasria, directeur des moudjahidines, le wali, Ali Bouguerra, a rappelé le contexte, le prix versé et la symbolique de ces luttes dans la préservation de la mémoire. «Le 18 avril 1945, la ville de Ksar-Chellala accueillait des sous-préfets, des administrateurs de communes mixtes, des caïds, aghas et bachaghas de beaucoup de régions dont principalement ceux venant de Tiaret, Laghouat, Biskra, Aflou, Sidi Bel Abbès, Médéa et Saïda entre autres pour délibérer sur l’organisation de la ‘achaba’».
Rassemblement présidé par le préfet du département d’Alger coïncidant avec le jour du marché hebdomadaire, rappelle l’historien Amar Belkhodja. Ayant été chargé de remettre au haut fonctionnaire français une synthèse des revendications, celui-ci ordonne l’arrestation de Saad Dahleb et de trois autres militants du PPA. La population massée sur la principale artère s’interpose et empêche l’embarquement de ces militants dans un fourgon de police. Un acte de bravoure qui n’est pas resté sans conséquences puisque la horde colonialiste revient à la charge le lendemain.
Ils quadrillent la ville, procèdent à des interpellations, interrogations et décident de placements de militants ainsi extradés vers d’autres lieux. Messali Hadj fut déporté, lui, le 23 avril 1945, vers le Congo Brazzaville après un passage par El Goléa (El Menéa). La suite, tout le monde la connait, quelques jours après à Sétif, Kherrata et Guelma.