Le secteur automobile en Algérie connaît une nouvelle évolution avec la mise en branle de la machine industrielle. L’arrivée sur le marché d’une multitude de marques chinoises annonce une reconfiguration du marché qui se profile.
Avec les nouvelles voies de partenariats entre l’Algérie et la Chine, des perspectives d’investissement commencent à se mettre en place, notamment dans le secteur de l’industrie automobile où le marché s’ouvre progressivement à de nouvelles marques de véhicules. Un marché qui pèse plusieurs centaines de millions de dollars, à travers lequel l’Empire du Milieu aspire à se tailler la part du lion grâce à l’arrivée d’une farandole de marques de voitures voulant se faire une place dans le paysage automobile du pays. Pourquoi toute cette déferlante de marques ?
Au moment où beaucoup de marques automobiles historiques, en particulier européennes, hésitent à installer des usines en Algérie, en dépit de la crise qui frappe l’automobile dans le Vieux Continent, les marques chinoises y voient une aubaine et n’hésitent pas à s’y investir pleinement. Car, en plus d’avoir une grande marge de progression, le marché algérien est considéré comme stratégique pour la Chine puisqu’il constitue la porte d’entrée non seulement au marché africain mais aussi au marché européen à la faveur de l’Accord d’association avec l’Union européenne.
La conquête soutenue de ces marques chinoises dans notre marché traduit non seulement leur volonté à innover et à proposer des produits attractifs, adaptés aux bourses des consommateurs. Mais aussi, leur capacité d’adaptation aux divers enjeux de l’industrie locale, tels que la transition énergétique et l’intégration de nouvelles technologies. Pour maximiser leur accès sur notre marché, les industriels automobiles chinois prévoient déjà la construction de plusieurs usines d’assemblage de véhicules.
Un marché ciblé
A ce titre, des annonces ont été faites concernant des projets de construction d’usines pour les marques Chery, Geely, JAC, BAIC, Jetour et Higer, lesquelles seront opérationnelles en début 2026. D’autres marques, à l’image de GAC (Guanzhou Automobile Company), Greatwall, Df Joyear, JMC, Soko, Bestune et DFSK, devront suivre le même parcours. Et cette tendance va certainement s’accélérer dans les prochaines années. Selon le ministère algérien de l’Industrie, sur 30 demandes d’implantation d’usines d’assemblage en Algérie, 75% émanent de marques asiatiques, contre seulement 25% de constructeurs européens. Selon des sources dignes de foi, d’autres logos disparus des radars depuis longtemps se préparent activement à reprendre du service également dans les prochains mois.
Par ailleurs, il est judicieux de souligner que la déferlante des marques de voitures chinoises en Algérie s’explique aussi par les mesures de facilitation accordées par les autorités du pays pour lancer une industrie automobile digne de ce nom, exprimées par le fort potentiel dont l’Algérie dispose. Mais les défis restent multiples pour ces nouveaux arrivants du géant asiatique. Ils doivent aussi surmonter les réticences du passé dues à des préconceptions sur la qualité des produits. Cependant, la réalité actuelle montre un changement progressif des mentalités.
Grâce à des normes de fabrication améliorées et à l’adoption de technologies avancées, les marques chinoises prennent de plus en plus pied en Algérie. Les consommateurs algériens deviennent témoins de la durabilité et de la performance améliorée, facteur qui rehausse progressivement la confiance et l’acceptation de ces marques. Reste à savoir si le marché automobile algérien mutera de sitôt vers les marques chinoises. A en croire les professionnels du secteur, «c’est une évidence sur le long terme avec l’installation en Algérie des futures usines de fabrication de véhicules.
Car, actuellement avec la politique de l’importation de véhicules, des difficultés se dressent devant les importateurs des marques chinoises, liées aux longs délais de livraison et à la capacité d’acheminement des volumes commandés à partir de la Chine vers l’Algérie», expliquent-ils. La (re)conquête des marques automobiles chinoises en Algérie est en marche. Seul l’avenir nous dira si elles parviendront à s’imposer comme des leaders incontestés sur ce marché en plein essor.