Temps scolaire et de débat

23/02/2025 mis à jour: 19:25
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La question du niveau scolaire ne s’invite dans le débat qu’à l’annonce des résultats des examens de fin d’année et le classement des meilleurs lauréats ainsi que des établissements les plus performants. Le dossier de la qualité et du rendement du système éducatif est souvent évacué ou expédié durant l’année, alors qu’il doit constituer la préoccupation permanente des responsables en charge du secteur et des personnels assurant les activités pédagogiques.

Quand la tension sociale gagne une institution ne pouvant pourtant abriter que l’apprentissage dans la sérénité, les débats cruciaux relatifs à la réforme des programmes et leur adaptation aux défis qui se posent au pays et dans le monde sont fatalement ajournés.

Plusieurs thématiques suscitent l’intérêt de l’opinion publique, tout comme la famille éducative, à l’exemple de l’usage des outils numériques à l’école ou le bilan d’étape de l’enseignement de la langue anglaise, porteuse des ambitions d’ouverture et de compétitivité dans le monde des sciences et de la technologie.

La communication ministérielle s’est focalisée depuis plusieurs semaines sur les rencontres avec les partenaires sociaux, conviés à formuler leurs propositions autour du statut des fonctionnaires de l’éducation, publié en janvier. Clôturé jeudi dernier, le dialogue mené avec près d’une trentaine d’organisations syndicales connaîtra un second round en avril, à l’issue duquel toutes les énergies seront donc consacrées à une reprise optimale de l’activité scolaire, les examens de fin de cycle étant prévus en juin.

Les communiqués rendus publics par le département ministériel, durant ce mois de février, ont donné le détail des discussions avec les représentants des différentes catégories professionnelles de l’éducation. Les requêtes de ces structures syndicales relaient les attentes des travailleurs de base qui aspirent à voir leur niveau de vie rehaussé et leur fonction valorisée.

Leurs revendications témoignent de leurs conditions d’exercice et sont partagées au-delà de l’éducation, et il est probable que des travailleurs d’autres secteurs aient suivi avec une forme de procuration ces prises de parole au niveau ministériel, notamment quand les questions de l’âge de départ à la retraite et de pénibilité du métier sont évoquées.

Au lendemain des examens de fin d’année scolaire, ce ne seront pas le niveau ou la valeur des attestations de réussite qui devront être débattus, mais les modes d’organisation et d’action syndicales dans ce secteur névralgique.

L’esprit de synthèse étant à la base de l’activité de l’enseignement, il sera possible d’en imprégner avantageusement la vie syndicale afin de consolider les doléances et de favoriser une communication efficiente avec les instances gouvernementales. L’intérêt de l’élève doit être intégré dans le dispositif global de dialogue, de même que l’avis des pédagogues et des experts pluridisciplinaires, dont la voix connaît une résonance limitée dans le temps et dans les espaces de concertation.

Il faut consulter le dernier rapport de la Cour des comptes pour réaliser que le temps scolaire dans les établissements du pays n’est que de 32 semaines par an, contre une moyenne de 36 à 38 dans le monde. Sans être syndicaliste ni spécialiste, le simple citoyen décèle des situations antipédagogiques en voyant des élèves partir en quête de cours de soutien les jours de week-end ou pendant les vacances, révélant des lacunes à résorber solidairement en perspective des prochaines années scolaires.
 

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