Dans son dernier bulletin sur l’évolution des prix à la consommation entre 2014 et 2023, l’Office national des statistiques (ONS) a évalué le taux d’inflation dans le Grand Alger en 2023 à 9,3%, tout comme celui de 2022.
L’évaluation de l’ONS fait donc ressortir le maintien de la pression inflationniste en 2023 par rapport à 2022, se référant au taux enregistré dans le Grand Alger, une région qui regroupe, selon la même source, comme échantillon Alger, Blida, Tizi Ouzou et Baghlia, soit quatre villes sur 17 qui représentent l’échantillon national.
Certes, l’ONS, qui ne donne pas le taux global enregistré à l’échelle du pays, mais le niveau d’inflation atteint à Alger, donne un aperçu sur le taux global. Il est révélateur de la tendance nationale, qui ne serait pas ainsi loin de 9,3%. Un chiffre totalement différent de celui révélé par la Banque d’Algérie (BA) dans son rapport annuel sur l’évolution économique et monétaire 2023. Si l’ONS fait ressortir des taux d’inflation similaires entre 2022 et 2023, ce n’est pas le cas pour la BA qui parle de décélération. «A fin 2023, l’inflation s’est décélérée au niveau national, se situant à 7,18% contre 9,45% à fin 2022, soit un recul de 2,27%», indique le rapport de la BA. Et de poursuivre : «De plus, l’évolution de l’inflation au niveau du Grand Alger confirme cette tendance à la décélération, affichant un taux de 7,84% à fin 2023, contre 9,29% une année auparavant», soit une baisse de 1,45% en une année et une différence de 1,46% avec le taux donné par l’ONS. Comment expliquer un tel écart ? Une interrogation qui vient encore une fois rappeler la problématique des statistiques. Ainsi pour la BA, pour le Grand Alger l’écart entre 2022 et 2023 est de 1,45. Une différence qui reste à expliquer et qui vient rappeler encore l’effort à faire pour assurer la production de statistiques fiables, considérées comme étant l’outil de base pour la mise en place de politiques publiques.
Le ministre des Finances, Laaziz Faid, n’a d’ailleurs pas manqué d’insister sur ce point, appelant à l’amélioration de la qualité des données de l’ONS, notamment de manière à répondre à la conformité aux normes internationales. La coordination est dans ce sens nécessaire entre les différents secteurs, d’autant que ce n’est pas la première fois qu’on relève des contradictions et des écarts concernant les données statistiques.