Surcharge des camions et projets routier en souffrance : Les pouvoirs publics tentent de récupérer les retards

07/12/2024 mis à jour: 16:08
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La pénétrante devant relier Tizi Ouzou à l’autoroute Est-Ouest via Djebahia, va réduire la souffrance des usagers et stimuler le développement local - Photo : El Watan

Les enquêtes de la Gendarmerie nationale et des services des travaux publics ont révélé que de nombreux transporteurs dépassent les limites de charge autorisées, aggravant l’usure des routes et augmentant les risques d’accidents.

S’exprimant jeudi dernier lors d’une séance plénière au Conseil de la nation, le ministre des Travaux publics et des infrastructures de base, Lakhdar Rekhroukh, a annoncé la préparation de nouvelles mesures pour lutter contre la surcharge des camions. Identifié comme une cause majeure de la dégradation accélérée des infrastructures routières, ce phénomène affecte particulièrement l’autoroute Est-Ouest.

Les enquêtes de la Gendarmerie nationale et des services des travaux publics ont révélé que de nombreux transporteurs dépassent les limites de charge autorisées, aggravant l’usure des routes et augmentant les risques d’accidents. La section de Djebahia, dans la wilaya de Bouira, illustre parfaitement cette problématique. Connue pour son nombre élevé d’accidents graves, la route est désormais fermée depuis jeudi dernier à la circulation des poids lourds pour une durée de deux mois.

Mobilisation des finances

Des travaux de maintenance y sont en cours, incluant la réhabilitation d’une chaussée fortement dégradée et dangereuse. Le directeur des travaux publics de la wilaya de Bouira, Noureddine Gasmi, a indiqué à El Watan que ces travaux utilisent une nouvelle formule de bitume conçue pour supporter des charges plus lourdes.

Bien que cette initiative soit essentielle, elle reste insuffisante face à l’ampleur des dégradations. Le ministre a insisté dans son intervention sur la nécessité d’un contrôle rigoureux et d’une surveillance renforcée des poids lourds pour garantir la durabilité des infrastructures.

Le réseau routier national, long de 144 000 km et le plus vaste d’Afrique, subit une pression croissante due à l’augmentation du trafic et à la surcharge des camions. Dans ce contexte, le membre du gouvernement a souligné l’importance de respecter strictement les limites de charge autorisées en attendant la mise en œuvre de projets structurants comme le dédoublement des voies, qui dépendent néanmoins de la mobilisation des financements nécessaires.

Concernant les grands projets, M. Rekhroukh a précisé que l’étude technique de l’autoroute contournant le quatrième tronçon, reliant Bordj Bou Arréridj à Aïn Defla sur 265 km, est finalisée. Les travaux ont déjà commencé sur un tronçon de 67 km entre Khemis Miliana (Aïn Defla) et l’échangeur de Berrouaghia (Médéa).

Cependant, les 198 km restants nécessitent un financement de 430 milliards de dinars, retardant leur réalisation. Pour alléger la pression, des réaménagements sont prévus sur des axes parallèles afin d’absorber une partie du trafic.

Malgré ces efforts, des défaillances dans la gestion du secteur des travaux publics continuent de poser problème. Bien que des budgets colossaux aient été alloués au réseau routier au cours des dix dernières années, plusieurs projets structurants accusent des retards considérables et injustifiés, ce qui maintient certaines localités dans l’isolement.

C’est notamment le cas de la pénétrante devant relier Tizi Ouzou à l’autoroute Est-Ouest via Djebahia, un projet stratégique qui aurait pu réduire la souffrance des usagers et stimuler le développement local. Ces retards témoignent d’une nécessité urgente de réformer la gestion du réseau routier et d’améliorer la coordination entre les différents acteurs pouvant garantir une meilleure utilisation des ressources publiques et répondre efficacement aux besoins des citoyens. 
  
 

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