Près de 7,7 millions de personnes sont touchées par la faim au Soudan du Sud, notamment dans le nord-est du pays où des affrontements ont lieu depuis des semaines, a averti hier l’ONU, rapporte l’AFP.
Le plus jeune pays du monde, riche en pétrole mais extrêmement pauvre par ailleurs, connaît des violences dans plusieurs régions, qui ont déplacé des dizaines de milliers de personnes. «Près de 7,7 millions de personnes sont confrontées à des niveaux de faim classés comme relevant d’une crise, de l’urgence ou de la catastrophe», déplore le Programme alimentaire mondial (PAM) dans un communiqué.
«Ce chiffre est proche des records», estime l’agence onusienne. Environ 3,1 millions de ces personnes vivent dans l’Etat du Haut-Nil (nord-est), le plus touché par l’escalade d’un conflit qui «s’intensifie», selon le PAM. Parmi elles, 63 000 personnes se trouvent dans la pire catégorie d’insécurité alimentaire, a précisé une porte-parole du PAM.
L’Etat du Haut-Nil a été ces dernières semaines le théâtre d’affrontements entre des forces fédérales loyales au président Salva Kiir et une «Armée blanche», milice accusée par le pouvoir de collaborer avec le vice-président Riek Machar.
Le Soudan du Sud, où sont réfugiés de nombreux Soudanais fuyant la guerre au Soudan voisin, connaît également sa pire épidémie de choléra en 20 ans, avec plus de 40 000 cas et près de 700 décès recensés entre septembre et mars, selon le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef).
L’arrestation du vice-président Riek Machar par des forces loyales au président Salva Kiir marque, selon de nombreux analystes, une escalade rapprochant le pays d’un nouveau conflit, près de sept ans après la fin d’une guerre civile qui a fait quelque 400 000 morts et quatre millions de déplacés entre 2013 et 2018.