L’Algérie se classe au huitième rang mondial des importateurs de sucre, et premier africain avec 1,942 million de tonnes importées en 2023-24. Les prévisions de l’USDA tablent sur des importations de 1,945 million de tonnes pour la campagne 2024-25.
Alors que la raffinerie de sucre de Larbatache, acquise par le groupe public Madar Holding dans le cadre de la récupération des biens confisqués, sera opérationnelle avant la fin de l’année en cours avec une capacité de production de 2000 tonnes/jour de sucre de différents types, le groupe Madar via sa filiale Tafadis prévoit un autre investissement dédié à la betterave sucrière. Le projet sera lancé à Ouargla.
L’orientation vers le développement des filières stratégiques dans le Grand Sud se confirme ainsi de plus en plus, notamment, pour le sucre. Les initiatives se multiplient dans ce cadre. En plus du raffinage, Tafadis franchit, à travers ce projet, un autre pas dans la filière du sucre en investissant dans la production à partir de la betterave sucrière.
Tafadis, qui a déjà acquis de grandes surfaces agricoles dans la wilaya de Ouargla, compte réaliser une unité de transformation dans cette région. Ce qui permettra à l’entreprise d’investir dans deux créneaux : la canne à sucre et la betterave.
Il est même prévu de produire du maïs, des lentilles et des haricots, en alternance avec la production de betterave sucrière dont le projet fait l’objet, ce 20 août, d’une première séance de travail entre Ahmed Derai, directeur général de Tafadis et Omar Rekkache, directeur général de l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI).
Le coût de réalisation devrait dépasser, selon un communiqué rendu public à l’issue de la réunion, les 80 milliards de dinars alors que plus de 600 emplois directs sont attendus en plus de milliers d’emplois saisonniers et indirects.
A rappeler qu’en janvier 2024, Tafadis a signé un mémorandum d’entente avec l’entreprise américaine Reasol, visant à développer conjointement un projet intégré d’industrie sucrière. «Ce mémorandum jettera les bases d’un partenariat stratégique entre Tafadis et Reasol, firme texane réputée dans le domaine agroalimentaire», avait expliqué Madar Holding dans un communiqué.
Algérie, premier importateur africain de sucre
L’objectif est de développer conjointement un projet intégré allant de la culture «à grande échelle» de la betterave sucrière à sa transformation industrielle, afin de produire «un sucre blanc 100% algérien répondant aux meilleurs standards internationaux», a indiqué la même source.
Le partenariat porte donc globalement sur la culture à grande échelle de la betterave sucrière, sa transformation industrielle et sa commercialisation. Une partie de la production devrait être exportée. Tafadis n’est pas la seule entreprise à se lancer dans l’aventure de la betterave sucrière.
Le groupe privé Cevital a déjà mené l’expérience et les résultats s’annoncent encourageants, projet de la culture de la betterave sucrière implanté à Hassi Lefhal à El Ménéa dont l’objectif est d’alimenter les raffineries du groupe et produire du sucre 100% algérien. Il est prévu, à titre indicatif, la production de 450 000 tonnes de sucre par an, avec une moyenne d’exploitation de 30 000 tonnes de betteraves sucrières par jour.
Le défi sera-t-il levé à la lumière des ambitions affichées par ces deux entreprises, en l’occurrence Tafadis et Cevital ? En tout cas, le besoin est là pour un pays qui est resté longtemps dépendant des importations pour faire fonctionner l’industrie du sucre.
Il s’agit de répondre à la demande sans cesse en augmentation, que ce soit du côté des ménages, des artisans pâtissiers (et autres) ou des industries agroalimentaires. Selon un rapport publié en mai dernier par le département américain de l’Agriculture (USDA), l’Algérie, le Soudan, l’Ethiopie, le Maroc et le Nigeria sont les principaux importateurs nets de sucre en Afrique.
L’Algérie se classe, selon la même source, au huitième rang mondial des importateurs de sucre, et premier africain avec 1,942 million de tonnes importées en 2023-24. Les prévisions de l’USDA tablent sur des importations de 1,945 million de tonnes pour la campagne 2024-2025.