Le sommet du G77+Chine, formé par des pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine qui représentent 80% de la population mondiale, s’est achevé avant-hier à La Havane (Cuba) sur un appel à l’«unité» pour peser face aux pays riches.
Dans leur déclaration finale, les membres du G77+Chine ont réaffirmé leur «engagement à renforcer l’unité» du groupe pour «consolider son rôle dans l’arène internationale». Ils ont réitéré la «nécessité urgente de réformer à fond l'architecture financière internationale» pour qu’elle soit «plus inclusive et plus coordonnée». «Nous constatons avec une vive inquiétude que les graves problèmes que l’ordre économique international cause, parce qu’injuste, aux pays en développement ont atteint leur acmé», ont-ils souligné.
Ils citent notamment les conséquences de la pandémie, les tensions géopolitiques, l’inflation, la perte de la biodiversité, les crises financières, «sans qu’apparaisse clairement à ce jour une feuille de route qui permette de faire face à ces problèmes mondiaux».
Le Groupe, qui sera présidé en 2024 par l'Ouganda, réclame aussi d’«élever la représentation des pays en développement dans les organes mondiaux de prise de décision». Ses membres ont adopté une deuxième déclaration qui «salue la demande du gouvernement du Mexique de reprendre ses activités» au sein du G77+Chine, a annoncé, en conférence de presse, Rodolfo Benitez, directeur des Affaires multilatérales du ministère cubain des Affaires étrangères.
Le Mexique, qui a quitté le Groupe dans les années 1990, a exprimé, avant-hier, par la voix de sa ministre des Affaires étrangères, Alicia Barcenas, son souhait de réintégrer ce forum. Les représentants d’une centaine de pays, dont l’Algérie, étaient présents à La Havane pour ce sommet extraordinaire ayant pour thème le «rôle de la science, de la technologie et de l’innovation» dans le développement.
Une trentaine de chefs d’Etat et de gouvernement ont fait le déplacement, parmi lesquels le président argentin Alberto Fernandez, le Colombien Gustavo Petro, l’Angolais João Lourenço, le Rwandais Paul Kagame, ou encore l’émir du Qatar, le Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani et le président palestinien Mahmoud Abbas.
Lors du discours inaugural, le président cubain Miguel Diaz-Canel, dont le pays occupe la présidence tournante du groupe depuis janvier, a appelé à «changer les règles du jeu» économique international, selon lui, «hostile au progrès» des pays du Sud.
Plusieurs intervenants ont évoqué les inégalités mondiales mises au jour par la pandémie de Covid-19 et la nécessité de réduire la dette des pays les plus pauvres pour financer la transition climatique. Le Groupe, créé en 1964 par 77 pays, compte désormais 134 nations. La Chine a participé comme acteur externe