L’Algérie souhaite une position «forte et ferme» sur la question palestinienne, lors du prochain sommet (18-19 janvier) des pays non-alignés (MNA), a souligné hier, depuis Kampala (Ouganda), le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf.
«L’Algérie souhaite une position forte et ferme sur la question palestinienne, qui traverse une étape qui peut être qualifiée de dangereuse et la plus critique de son histoire», a-t-il indiqué dans une allocution prononcée lors de la réunion ministérielle préparatoire du 19e sommet du MNA.
Le ministre a expliqué que cette question «nécessite un plus grand soutien de la part du Mouvement des non-Alignés qui, en raison de son poids moral et éthique et de son influence politique (…) peut contribuer à renforcer la pression diplomatique pour mettre un terme à la machine israélienne qui sème la mort et la désolation dans la Bande de Ghaza», a-t-il plaidé.
Le soutien du MNA à la cause palestinienne est à même, a-t-il ajouté, d’«accélérer la création d’un Etat palestinien indépendant et souverain comme solution radicale et définitive à l’ensemble du conflit». Tout en saluant le courage du peuple palestinien et la résistance dont il fait preuve face l’agression perpétrée par l’occupant israélien, Ahmed Attaf a appelé à mettre un terme à des décennies d’impunité.
«Le peuple palestinien, qui a inspiré le monde par ses grands sacrifices et sa fermeté légendaire, ne mérite rien de moins de notre part que de telles positions, de tels efforts et de telles pressions pour mettre un terme définitif à des décennies d’impunité qui ont permis au colonisateur israélien d’infliger les dommages les plus horribles et affreux à la prééminence, la légitimité et la légalité du projet national palestinien», a estimé Ahmed Attaf.
Il a, dans ce contexte, salué l’initiative de l’Afrique du Sud de porter plainte pour crime de génocide contre Israël devant la Cour internationale de justice (CIJ).
L’initiative requiert «toute (notre) considération, tout notre soutien. C’est un pas positive dans la bonne direction», a-t-il précisé. Evoquant la question sahraouie, le ministre a fait savoir que l’Algérie apprécie grandement la «fermeté» du MNA dans sa position «originelle et enracinée» en soutenant le «droit inaliénable et imprescriptible du peuple sahraoui à l’autodétermination conformément à ce qui stipulent les résolutions pertinentes des Nations unies émises par le Conseil de sécurité ou au nom de l’Assemblée générale».
«Nouvel élan»
Aussi, Attaf a affirmé l’engagement de l’Algérie à «imprimer un nouvel élan au rôle actif» du MNA dans la conjoncture internationale actuelle et à œuvrer depuis son siège au Conseil de sécurité à la préservation des intérêts de cet ensemble et à la promotion de ses objectifs et initiatives.
Il a, en ce sens, précisé que «ce sommet est pour l’Algérie une autre occasion précieuse d’imprimer un nouvel élan au rôle actif, efficace et influent de notre ensemble dans la conjoncture internationale actuelle avec son lot de défis et de menaces à tous les niveaux et dans tous les domaines».
Le ministre a aussi formé le vœu de voir «ce nouvel élan promouvoir davantage les valeurs, principes et idéaux sur lesquels a été fondé le Mouvement des non-alignés et qui s’avèrent plus que jamais nécessaires dans la conjoncture internationale actuelle».
Il a, en outre, mis en avant la volonté de l’Algérie de faire de ce rendez-vous international un nouveau départ qui «(…) puisse contribuer à atténuer les tensions croissantes et le danger de polarisations grandissantes sur la scène mondiale».
Et de poursuivre : «Nous voulons œuvrer en faveur de l’établissement d’un système international équilibré et juste ; un système qui garantisse la sécurité, la stabilité et la prospérité pour tous, à même de mettre fin à la marginalisation, de longue date, des pays en développement(…).»
Cela, a-t-il dit, n’est possible qu’à travers le renforcement des traditions de coopération, d’entraide et de solidarité entre les membres du MNA. «Notre conviction reste ferme qu’il n’y a d’avenir pour l’humanité qu’à la lumière d’une coopération fructueuse, du respect mutuel et d’une juste interdépendance sous le dôme des Nations unies et à la lumière du recours aux règles et lois de la légitimité internationale, d’abord et avant tout», a-t-il insisté.
Il y a lieu de rappeler que M. Attaf, chargé par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, de prendre part à ce sommet est arrivé mardi à Kampala.
Le ministre participera également à la réunion du Comité sur la Palestine du MNA et aura des rencontres bilatérales avec plusieurs de ses homologues en marge des travaux de ces réunions ministérielles, selon un communiqué du MAE. Le 19e sommet du MNA est placé sous le thème «Approfondir la coopération pour une prospérité mondiale partagée».