A l’occasion du Sommet de l’avenir qui tenu les 22 et 23 septembre à New York, l’Algérie, par la voix de son ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, a adressé un message aux Nations unies et à la communauté internationale, appelant au rétablissement de la confiance entre l’ONU et les peuples du monde, en particulier ceux qui, colonisés et opprimés, placent encore leurs espoirs dans cette organisation créée pour défendre les droits universels et préserver la paix.
Dans un discours prononcé lors du 10e Dialogue interactif sur «le renforcement du multilatéralisme au service de la paix et de la sécurité internationales», Ahmed Attaf a notamment réitéré l’appel de l’Algérie à mettre un terme à la guerre génocidaire menée par Israël contre le peuple palestinien dans la bande de Ghaza.
Le Sommet de l’avenir, organisé sous l’égide du secrétaire général des Nations unies, António Guterres, vise à créer un consensus international autour des défis globaux auxquels le monde fait face au XXIe siècle. Parmi les sujets discutés, figurent la réforme des institutions financières internationales, les inégalités économiques, la régulation de l’intelligence artificielle, ainsi que la restructuration du Conseil de sécurité de l’ONU. En effet, cette dernière question est primordiale : depuis des années, l’ONU est critiquée pour la paralysie de son Conseil de sécurité face à des crises majeures et pour l’iniquité de la représentation des pays du Sud au sein de ses organes décisionnels.
«L’Algérie appelle à rétablir la confiance ébranlée entre notre organisation internationale et les peuples du monde, notamment les peuples colonisés et opprimés qui voient en les Nations unies l’ultime refuge contre l’injustice et la tyrannie», a ainsi rappelé Ahmed Attaf.
Selon lui, les Nations unies doivent impérativement retrouver leur rôle de «phare d’espoir en temps de drames et de souffrances». L’exemple de la guerre en Palestine occupée illustre parfaitement, selon Ahmd Attaf, les faiblesses d’une ONU parfois impuissante face aux conflits les plus dramatiques. «Nous avons de nombreux exemples de crises, de différends et de conflits présentés devant notre organisation, en général, et devant le Conseil de sécurité en particulier, qui illustrent cette situation tendue et exceptionnelle», a-t-il souligné. Il a ensuite mis en lumière l’un des défis majeurs auquel la communauté internationale est confrontée aujourd’hui : «Amener l’occupation israélienne coloniale à cesser la guerre génocidaire contre le peuple palestinien à Ghaza et à mettre un terme à l’escalade multiforme israélienne au Proche-Orient.»
Le ministre a également évoqué les attentes qui pèsent sur ce sommet, appelant les membres de l’ONU à réaffirmer leur engagement envers la Charte des Nations unies et les règles du droit international. Le renforcement du multilatéralisme apparaît, selon lui, comme l’un des rares outils capables de rétablir la paix et la sécurité mondiales.
Le «Pacte pour l’avenir», qui faisait l’objet des discussions à ce sommet, vise précisément à redynamiser le multilatéralisme en apportant des réformes structurelles aux institutions internationales. Ce document de 67 pages, approuvé par les 193 Etats membres de l’ONU, prévoit des mesures sur des sujets allant de la lutte contre le changement climatique à la réforme des institutions financières internationales, en passant par la régulation de l’intelligence artificielle. Antonio Guterres a salué l’adoption de ce pacte, soulignant qu’il offrait «une chance de préserver le multilatéralisme des affres de l’échec» et d’amorcer un changement réel.
Il a néanmoins lancé un défi aux dirigeants mondiaux, les exhortant à transformer ces engagements en actions concrètes. «Il est impératif de mettre fin aux guerres qui déchirent le monde, qu’il s’agisse du Moyen-Orient, de l’Ukraine ou du Soudan», a-t-il martelé. L’un des principaux points de ce pacte consiste à réformer le Conseil de sécurité, en prenant en compte la sous-représentation historique des pays d’Afrique, d’Asie-Pacifique et d’Amérique latine, afin de refléter les réalités géopolitiques contemporaines. Les réactions face à ce sommet oscillent entre espoir et scepticisme.
Le sort du pacte a d’ailleurs été incertain jusqu’au dernier moment. Le suspense était tel, que Guterres avait préparé trois discours, un pour l’approbation, un pour le rejet et un pour le cas où les choses ne seraient pas claires, a indiqué le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric.