Solidarité pendant le mois de Ramadhan : Les associations en première ligne

02/04/2024 mis à jour: 00:35
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Les bénévoles jouent un rôle crucial lors du mois de ramadan - Photo : D. R.

Distributions de couffins remplis de denrées alimentaires, restaurants El Rahma ou distributions de couverts, chacun essaie d’apporter sa part de solidarité et atténuer les souffrances des laissés-pour-compte.

Durant ce mois de ramadan, et à l’instar des années précédentes, il a été enregistré une activité intense des associations nationales et locales à caractère social et humanitaire aux actions de solidarité au profit des nécessiteux dans le cadre de l’entraide sociale.

Distributions de couffins remplis de denrées alimentaires, restaurants El Rahma ou distributions de couverts, chacun essaie d’apporter sa part de solidarité et atténuer les souffrances des «naufragés» de la société, composés essentiellement de sans-abri ou de familles nécessiteuses.

L’objectif est de soutenir ceux qui sont dans le besoin et venir en aide aux ménages à faible revenu ou carrément sans revenu. Elles s’appellent Nass El Khir, Le Cœur sur la main ou Sidra, leurs efforts de soutien pendant le ramadan jouent un rôle crucial pour atténuer les difficultés rencontrées par de nombreuses familles et individus vulnérables.

Ils permettent aux bénéficiaires de vivre ce mois sacré dans la dignité et la sérénité, en ayant accès à des repas nutritifs chauds et à d’autres ressources essentielles.

En outre, ces actions renforcent les liens sociaux, favorisant ainsi un sentiment d’appartenance. Les volontaires qui participent à ces initiatives ressentent souvent une grande satisfaction en contribuant à améliorer le quotidien des autres, et cette expérience de service désintéressé renforce les valeurs de compassion et d’empathie au sein de la société.

Initié par l’association Sidra en 2013, Algerian Food Bank est un projet à but non lucratif qui vise à collecter, gérer et partager des denrées alimentaires. Ces denrées sont mises à disposition des plus démunis d’une manière effective et durable.

L’organisation agit aussi par le biais d’associations partenaires au niveau national pour répondre aux urgences alimentaires dans les régions les plus isolées.

Contacté par El Watan, Abdelkader Affak, président de l’association Le Cœur sur la main, nous confirme que son association est sur tous les fronts pour permettre aux nécessiteux de passer un ramadan correct. «On a distribué des couverts préparés pour les sans-abri et les familles nécessiteuses, c’est plus pratique et rapide», affirme-t-il.

L’association a déjà fait des appels pour des dons de denrées non périssables, telles que le riz, les pâtes, les conserves ou les légumes, ainsi que tout ce qui peut contribuer à alléger le fardeau des familles défavorisées. Abdelkader a constaté que «le nombre des sans-abri ne cesse d’augmenter.

La société algérienne connaît une pauvreté et des inégalités sans précédent. Beaucoup sombrent dans la précarité la plus abjecte. Cette tendance nous l’avons constatée depuis plusieurs années». Chaque jour, elle reçoit des appels de détresse.

«Ici un couple a besoin de notre solidarité pour se nourrir ou pour des soins, là une mère démunie qui connaît sa première grossesse et qui attend des jumeaux nous demande de la secourir en urgence», a-t-il mis en évidence. Sa passion pour l’action sociale et son dévouement sans faille inspirent ceux qui l’entourent. 
En fait, la crise économique et sociale a eu un impact négatif sur le mouvement associatif dans son ensemble et qui a de plus en plus de difficultés à honorer sa mission, surtout que la majorité des associations de bienfaisance est sans local. Il a précisé dans un entretien qu’il nous avait accordé il y a quelques mois que «même les donateurs sont dans la crise».

«Venez rompre le jeûne»

Malgré cela, il ne veut pas baisser les bras, céder à la fatalité, ni abandonner le terrain : «A l’approche de l’Aïd, on fait la collecte des vêtements, notamment pour les enfants.»

L’association Le Cœur sur la main ne se limite pas aux actions conjoncturelles, elle s’engage dans des initiatives à long terme visant à créer un impact durable dans la communauté. «Mais au-delà du ramadan, nous avons des actions journalières, comme procurer des médicaments ou concentrateurs d’oxygène, on est tout le temps sollicité, nos actions ne s’arrêtent pas.

Nous faisons notre possible pour venir en aide aux vulnérables», met-il en évidence. Toutes les associations font un constat identique : beaucoup de familles, qui dans le passé étaient loin du besoin, trouvent aujourd’hui des difficultés à subvenir à leurs besoins. La classe moyenne est presque inexistante.

De son côté, et depuis le début du mois de ramadan, l’organisation caritative Nass El Kheir a lancé le projet «Venez rompre le jeûne 2024», qui comprend la fourniture de 20 000 iftars au profit des voyageurs et des nécessiteux de toutes les wilayas, en plus de repas livrés aux familles nécessiteuses.

Pour la 14e année consécutive et dans le cadre de son programme humanitaire «Rahma», elle continue d’organiser des restaurants fixes et mobiles de l’iftar. Elle a un restaurant près de la station de métro Haï El Badr en direction de Ben Omar (Kouba).

Le représentant de l’association Ness El Khir, Abdelkrim Korichi, a indiqué que grâce à ce projet, pas moins de 20 000 repas chauds sont distribués quotidiennement à travers le territoire national, dont 250 à Alger.

Il a salué le rôle des rares opérateurs économiques et des bénévoles qui contribuent à faire de ce projet une réalité, ainsi que celui des pouvoirs publics qui ont autorisé l’ouverture des centres d’iftar.

Hacène Menouar, président de l’association El Aman pour la protection des consommateurs, tient à dire que «même une association de protection des consommateurs est une association caritative. On est en train de faire de la bienfaisance dirigée différemment de ce qu’on connaît dans notre paysage».

Elle vient en complément aux associations des orphelins, d’aide aux malades, de solidarité et celles qui distribuent les repas. Il y a aussi, selon lui, des associations occasionnelles qui se manifestent lors d’événements exceptionnels, comme celles qui ont bien travaillé lors de la crise sanitaire du Covid-19, des incendies de Kabylie et tremblements de terre.

Celles qui travaillent régulièrement pendant le ramadan sont des associations qui «manquent de formation et d’encadrement. Il y a beaucoup de bonnes intentions et d’impulsivité. Il faut que ces associations soient connues et que les pouvoirs publics renforcent leurs capacités».

Il faut aller, ajoute-t-il, «vers une spécialisation dans des domaines précis, comme la distribution de denrées alimentaires, des repas de ramadan dans les hôpitaux ou sur les routes». 
 

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