Sidi Bel Abbès : Quel sort pour les générateurs d’oxygène acquis grâce aux dons ?

30/03/2022 mis à jour: 06:08
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Avec le déclin de la pandémie de la COVID-19 en Algérie, d’après les données communiquées par le ministère de la Santé, qu’en est-il des générateurs d’oxygène acquis lors de cette crise sanitaire à Sidi Bel Abbès ? On s’en souvient, durant le second semestre de l’année 2021, des associations locales se sont mobilisées pour doter les structures de santé de ces équipements au moment où les pouvoirs publics s’étaient retrouvés complètement dépassés par les événements.

 L’association des médecins libéraux (AMEL) de Sidi Bel Abbès avait, a alors mis un point d’honneur pour venir aux malades souffrant de complications respiratoires des suites de la Covid-19. Des financements ont ainsi été collectés et des démarches menées pour l’acquisition de générateurs d’oxygène à partir de l’étranger. Mais les efforts de l’association AMEL, appuyés par des associations et des bienfaiteurs de la région, se sont vite heurtés à des procédures «contraignantes», expliquent des animateurs du mouvement associatif. 
 

Selon le Dr Reffas Mohamed, membre de l’association Amel, la mise en fonction des générateurs n’a toujours pas eu lieu «malgré tous les efforts entrepris pour prémunir les hôpitaux d’une situation de crise aux graves conséquences sanitaires et humanitaires.» Dans une déclaration à El Watan, il affirme que la direction de la Santé a été sollicitée, par le biais des services de la wilaya, pour accuser réception de deux générateurs d’oxygène et n’ont donné lieu à aucune suite. «Une demande  de réception des deux équipements a été remise au Centre Hôpital-universitaire le 11 octobre 2021, mais demeure sans réponse. Pourtant, les travaux de génie civil et électrique ont été achevés et mis en marche le 25 octobre 2021», précise-t-il. 

Notre interlocuteur indique, également, que les deux générateurs d’oxygène ont été ramenés de Turquie, en collaboration avec le Croissant-Rouge algérien (CRA), grâce aux dons collectés auprès de la population. Les deux appareils ont été orientés vers le  Centre hospitalo-universitaire de Sidi Bel Abbès et l’hôpital de Telagh. Un troisième générateur, don de la Sonatrach, a, lui, été affecté à l’EPH de Sidi Djilali. 
 

Et d’expliquer que le générateur destiné à l’hôpital de Telagh demeure non-opérationnel en raison du blocage d’un composant manquant au niveau des douanes alors que celui de l’EPH de Sidi Djilali, sous emballage, n’a pu être installé faute d’abri approprié pour son raccordement. Mais il ne s’agit pas là des seules contraintes rencontrées par l’association AMEL. Le Dr Reffas révèle qu’il doit encore s’expliquer devant la justice après le dépôt d’une plainte à son encontre par le directeur de la banque domiciliataire du compte ayant servi à l’acquisition des appareils d’oxygène. «Je me suis retrouvé devant la justice après avoir dénoncé la lenteur des institutions en plein Covid, alors que les malades mourraient. J’attends maintenant de passer devant le procureur de la République…», dit-il. 

Contacté à ce propos, le directeur de la Santé, M. Bouchaour Fodil, a indiqué ne pas être au courant de la demande formulée par l’association AMEL et que celle-ci est «en droit de demander des décharges» et que «les dons et legs sont attestés, après examen, par les Conseils d’administration des instances de santé». Il a, d’ailleurs, précisé que des instructions ont été données à l’effet d’établir des procès-verbaux de réception des appareils d’oxygène et de prendre toutes les dispositions pour débloquer cette situation. 
 

«Nous demeurons réceptifs aux doléances des associations et citoyens pour l’aboutissement des actions d’intérêt général. Et nous prenons l’engagement de mettre en fonction prochainement les générateurs d’oxygène dès l’achèvement des procédures réglementaires», a-t-il  affirmé.   

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