Sidi Bel Abbès : La nécessaire prise en charge des enfants trisomiques

26/03/2022 mis à jour: 21:12
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Alors que l’intégration sociale des enfants trisomiques est fortement préconisée par les spécialistes, réitérée avant-hier à l’occasion de la célébration de la Journée internationale de la trisomie 21, le centre En-niamaa de Sidi Bel Abbès se heurte toujours à d’innombrables difficultés pour la mise en oeuvre d’un centre d’aide au travail pour une partie de ses pensionnaires. 

C’est ce que tient à rappeler l’un des fondateurs de l’association éponyme, le Dr Kouider Benhaouidga, tout en évoquant les difficultés qu’endurent les enfants inadaptés mentaux ainsi que les personnels médical et pédagogique depuis plusieurs années. «En cette journée du 21 mars, nous sommes obligés d’évoquer cette date anniversaire et d’avoir une pensée pour ces enfants qui n’ont rien de différent par rapport aux autres enfants, sauf le fait d’être nés avec une petite aberration chromosomique. 

Aussi, il aurait été souhaitable de célébrer cette journée avec du concret, de l’espoir et des projets sérieux pour un meilleur accompagnement et non pas avec des slogans creux, des selfies et des promesses». Il faut dire que de nombreux membres de l’association et des parents d’enfants inadaptés mentaux ne font plus secret de leur désarroi face à la détérioration des conditions de prise en charge d’une frange de la société clairement délaissée. 

Selon le Dr Benhaouidga, l’association En-niaama réclame depuis 2014 l’incorporation d’un terrain mitoyen du centre, sis à la périphérie du chef-lieu de la wilaya, pour entamer les travaux de réalisation d’une structure d’aide au travail. «Depuis plus de 8 ans, quatre walis se sont succédé et ont tous donné leur avis favorable. 

Mais sur le terrain, il n’y a eu aucune suite», note-t-il. Et d’ajouter : «Ce centre d’aide au travail sera destiné aux enfants trisomiques ayant atteint un âge adulte, et ce, pour les intégrer dans le monde du travail et leur donner de l’espoir. L’association dispose, pour ce faire, d’une fiche et une d’étude complète pour la réalisation d’une laverie industrielle dont le financement devrait être assuré essentiellement par des bienfaiteurs.» 

Pour lui, outre l’impossibilité de lancer le centre d’aide au travail faute d’une extension de terrain, le plan autisme tarde, lui aussi, à se mettre en place. Ce plan vise, précise-t-il, à accélérer l’inclusion et l’intégration des autistes dans les écoles. L’établissement dédié à l’autisme que l’association En-niaama est en train de construire au chef-lieu de la wilaya est unique en son genre en Algérie, fait-il rappeler. 

Sur un autre plan, notre interlocuteur lance un appel aux instances concernées pour le versement des indemnités destinées au personnel du centre qui n’a pas été payé durant 8 mois. Contraint de fermer ses portes durant la période de pandémie, tout en maintenant ses effectifs (27 salariés), le centre s’est retrouvé en situation de cessation de paiement à la reprise des cours. Le personnel est, indique-t-il, rémunéré par la CNAS à la demi-journée (journées ouvrables) sur la base d’une convention en mesure couvrir en partie une masse salariale d’une moyenne de 1 million de dinars par mois.
 

Il y a lieu de rappeler que le centre En-niaama a ouvert ses portes en avril 1989 avec une capacité initiale de 60 enfants environ. Parmi ses objectifs, le centre tend à dispenser aux enfants inadaptés mentaux une éducation spécialisée axée sur l’acquisition des comportements nécessaires à l’autonomie, les apprentissages de la vie quotidienne et sociale ainsi que le développement optimum des capacités intellectuelles de l’enfant. 

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