La 16e édition du Festival international de Djemila n’aura finalement pas lieu.
La décision est tombée jeudi en fin de matinée, soit quelques heures après les tragiques incendies ayant ravagé des centaines d’hectares et fait plusieurs victimes à Souk Ahras, Taref et Sétif, où plusieurs familles pleurent leurs proches calcinés par les flammes. Attendue, la décision de la ministre de la Culture et des Arts a été saluée par aussi bien la grande famille des artistes que par le citoyen lambda de Sétif où les cœurs sont brisés. «La décision de Madame la ministre est juste. Nous n’avons pas en ces moments difficiles le cœur à la fête. La décision démontre que la solidarité entre algériens est sacrée. La déprogrammation de l’événement ne pose aucun problème. Informés de la situation, les artistes arabes et algériens ont tenu à exprimer leur solidarité avec l’Algérie.
Nous ne pouvons rien faire devant la loi divine. Je saisi l’opportunité pour présenter au nom de toute l’équipe du commissariat du festival de Djemila, mes sincères condoléances aux parents et proches des victimes de la tragédie», déclare à El Watan Khaled Mehnnaoui, commissaire du Festival prévu initialement du 2 au 6 août, puis décalé du 22 au 26 du mois courant. Rencontrés dans différents coins de la capitale des Hauts Plateaux sous le choc, de nombreux Sétifiens sont unanimes à révéler :
«Le report ou l’annulation est logique. Nous ne pouvions faire la fête au moment où des parents, des proches, des cousins, des voisins à Ain Sebt (Sétif), Souk Ahras et Taref pleurent un être cher carbonisé par les flammes. Les gens qui prévoient un mariage devraient s’associer à la douleur des familles meurtries, en faisant au moins l’impasse sur le faste des cortèges et de ses accessoires.
Un croyant ne peut festoyer alors que le voisin n’a pas encore fait son deuil.» De nombreux Sétifiens ont été touchés dans leur chair d’autant que plusieurs enfants de la cité dont des familles entières ont péri du côté d’El Kala où ils passaient leurs vacances d’été.