Une session de formation au profit des journalistes spécialisés en santé a été organisée lundi à l’hôtel Ferdi-Lilly (Ben Aknoun, Alger) sur la prise en charge des problèmes de santé liés à la vessie neurologique. Placée sous le slogan «La vessie neurologique : quels thérapie et dispositif médical pour l’autonomie du patient», cette thématique a été axée sur deux communications assurées par deux éminents médecins traitants spécialistes, en l’occurrence le Pr Hocine Cherid, chef de service à l’EHS de médecine physique et de réadaptation fonctionnelle d’Azur Plage, et le Pr Abderrezak Belmihoub, chef de service de médecine physique et réadaptation à l’hôpital de Tixeraïne.
L’intervention du professeur Hocine Cherid a porté sur les complications de la vessie neurologique, du rôle de l’auto-sondage intermittent dans la préservation du pronostic vital, ayant pour objectif un meilleur confort de vie, c’est-à-dire avoir une activité sociale et professionnelle sans contraintes de santé. Pour ce faire, «il est nécessaire de comprendre que les traumatismes médullaires, la sclérose en plaques et le Spina Bifida ont en commun une vessie neurogène ou neurologique. Cet organe ne reçoit plus le signal nerveux, qui lui permet de se contracter et vider le corps de substances toxiques, sous forme d’urine. Sans un moyen palliatif pour vider la vessie neurologique, les patients encourent des complications graves, engageant le pronostic vital, telle que l’insuffisance rénale, calculs rénaux et parfois des cancers», a tenu d’emblée à avertir le Pr Cherid. L’intervenant a mis en avant les deux techniques utilisées pour vider la vessie, à savoir la sonde sèche et la sonde lubrifiée (via l’organe génital de l’homme ou de la femme). «Le malade utilisait auparavant des sondes sèches où il devait lui-même introduire la tige de la sonde. Il faut savoir que cette technique n’est pas sans conséquence puisqu'elle laisse, en cas de mauvaise utilisation, des traumatismes. La seconde possibilité est la lubrification des sondes qui sont recouvertes d’un traitement hydrophile. Pour cette dernière, il existe deux sortes. La première sonde est à lubrification manuelle tandis que la deuxième est prête à l’emploi. La tendance actuelle se tourne vers la sonde lubrifiée qui connaît certes un risque de traumatisme mais de moins gravité que la sonde sèche, dont il faut bannir l'utilisation», synthétise le conférencier tout en précisant, bien-entendu, que cette technique palliative doit être réalisée dans de bonnes conditions d’hygiène.
Sous une autre optique, le Pr Cherid n’a pas manqué l’occasion de mettre l’accent sur la frange de personne à mobilité réduite atteinte de cette pathologie, expliquant qu’«il est nécessaire de vulgariser les problèmes de la vessie neurologique chez les personnes handicapées moteur, car 80% de cette catégorie sont concernés par ce problème urinaire et pour lequel le malade doit apprendre à le maîtriser et le prendre en charge», dira t-il.
Le deuxième volet abordé par le professeur Abderrezak Belmihoub porte sur l’intérêt de l’éducation thérapeutique en milieu hospitalier. Il explique dans ce cas que «le sondage intermittent doit être accepté d’abord par le patient. C’est pour cela que nous, médecins spécialistes, tenons à jouer un rôle prépondérant pour guider le malade afin de lui apprendre les techniques nécessaires du sondage intermittent. Le patient doit, entre autres, apprendre la maîtrise de l’outil (la sonde) pour sa prise en charge personnelle et éviter les traumatismes en cas de mauvaise utilisation». Cette technique confère également aux paraplégiques, tétraplégiques et patients souffrants de sclérose en plaques et Spina Bifida, une aisance dans la maniabilité du dispositif médical et une protection contre les infections urinaires. Il est à rappeler que cette session de formation a été organisée par le groupe pharmaceutique Celluloplast Production.