Une année, jour pour jour, après le premier coup de manivelle donné par Ali Bouguera, wali de Tiaret, à la série filmique enfantine Hikma Wa Ibra, de l’entreprise de production culturelle et cinématographique des frères Zerrouki, marque le pas.
Mardi après-midi, dans ses locaux relevant de l’APC de Aïn Bouchekif transformé en un petit village miniature pour le tournage, Halim et Noureddine Zerrouki font le point devant les représentants de la presse et des médias locaux, histoire de «tirer la sonnette d’alarme sur la situation financière, alors que cette production, estimée à 80%, n’a besoin au grand maximum que de quelque trois millions de dinars». Dixit Halim, qui, après avoir retracé le long parcours du combattant entrepris sous le sceau d’un professionnalisme avéré de ceux qui cumulent, à leurs actifs, un film long métrage, El Mehna ou l’épreuve pour dire la tragédie nationale des années 90, des courts métrages et des œuvres cinématographiques dignes de grandes boîtes et avec très peu de moyens.
«Les trente premiers numéros de 13 minutes chacun, dont le numéro zéro a été projeté en son temps en avant-première dès la mi-janvier même si l’argent est fortement souhaité pour honorer tous les engagements», déclare Halim qui avertit, la gorge nouée par l’émotion, «s’être sacrifié en vendant nos biens et gagé l’avenir de nos enfants». Pour rappel, Hikma Wa Ibra, qui devrait se poursuivre par deux fois trente épisodes, reste une œuvre éducative et s’inspire des valeurs puisées du riche patrimoine culturel arabe et algérien et prêchant la bonne parole, tout en tendant à sensibiliser sur les fléaux ravageurs, nombreux, qui guettent la jeunesse.
Hikma Wa Ibraa, du moins son scénario coécrit par un trio composé des deux frères Zerrouki, Halim et Noureddine, ainsi que par Touati Fatima, «évoque les NTIC et leurs impacts sur le mental et le comportement du jeune face à l’invasion d’images et de textes qui l’empêchent de forger sa propre personnalité», a répété Nourredine.
Décliné en arabe dialectal, le feuilleton en est à un avancement estimé à 80%, mais la production, qui devrait recevoir l’assentiment du ministère de la Culture après avoir été appuyée localement par les autorités locales, à leur tête le chef de l’exécutif, Ali Bouguerra et… un seul sponsor qui a consenti une aide, somme toute symbolique. Fidèles à leurs engagements envers la culture, dont ils sont de dignes ambassadeurs, les frères Zerrouki ne se sont pas empêchés de replacer l’œuvre dans son contexte lié à l’expression artistique dans une région, Tiaret, qui en souffre.
«Tout est chantier à Tiaret après des décennies de dèche, de terrorisme mais aussi de gestions aux antipodes de la donne culturelle.»