Les participants au séminaire international sur la technologie et l’innovation pour la modernisation de l’agriculture saharienne tenu au complexe la Gazelle d’Or d’El Oued, les 20 et 21 novembre, ont émis d’importantes recommandations transmises aux plus hautes autorités du pays.
Les experts ont mis en priorité absolue la stratégie de développement agricole des régions sahariennes pour le renforcement d’une approche intégrée et globale de l’agriculture saharienne, notamment en réhabilitant les systèmes oasien, péri-oasien et pastoral.
La seconde recommandation concerne la création d’un observatoire pour suivre, évaluer et clarifier les pratiques agricoles, permettant ainsi la mise en place de référentiels techniques, économiques et sociaux adaptés à l’agriculture saharienne.
Le développement de la filière palmier-dattier en synergie avec l’élevage, en soutenant les chaînes de valeur, est également au cœur des mesures préconisées par le consortium d’experts nationaux et internationaux qui ont ciblé les véritables leviers de croissance et de modernisation de l’agriculture saharienne, tout en incluant le volet humain et environnemental par la consolidation des capacités humaines à travers des programmes de formation continus et efficaces destinés aux jeunes souhaitant travailler dans le secteur agricole. Enfin, la grande thématique à l’ordre du jour, à savoir l’encouragement de l’innovation technologique, notamment à travers l’intelligence artificielle, pour développer des applications adaptées à l’agriculture des régions sahariennes.
95 intervenants et 110 communications
Le séminaire international sur la technologie et l’innovation pour la modernisation de l’agriculture saharienne a connu la participation de plus de 95 intervenants venus de l’intérieur et de l’extérieur du pays. Plus de 110 communications orales et affichées ont été présentées, accompagnées de nombreuses participations d’acteurs professionnels du secteur agricole ainsi que des étudiants dans différents ateliers de formation.
La cérémonie d’ouverture s’est déroulée en présence du nouveau wali d’El Oued, Larbi Bahloul, ainsi que l’invité d’honneur de l’événement, le Dr Rachid Benaïssa, ancien ministre de l’Agriculture et du Développement rural.
Plusieurs personnalités universitaires ont été associées à cet important événement scientifique, tels le recteur de l’Université d’El Oued, le Pr Omar Ferhati, le Pr Mohamed Taher Halilta, recteur de l’Université d’Ouargla, le Pr Abdelkader Iddou, directeur de l’Ecole supérieure d’agriculture saharienne d’Adrar, le Pr Ghania Belhadj, directrice de l’Ecole nationale supérieure des forêts, le Dr Fouzi Benbrahim, directeur de l’Ecole normale supérieure d’Ouargla, et le Dr Cherif Negri, directeur de l’Institut national des sols, de l’irrigation et du drainage.
Soulignant les défis mondiaux qui touchent la sécurité alimentaire, le président du colloque, le Pr Sofiane Saggaï, directeur de l’Ecole supérieure d’agriculture saharienne d’El Oued, ainsi que le Pr Omar Ferhati, recteur de l’Université d’El Oued, ont rappelé le cadre global de cette rencontre scientifique qui vise à accompagner la stratégie du président de la République visant à atteindre l’autosuffisance alimentaire et réduire les importations de céréales, ajoutant que l’Université est partenaire dans ce processus à travers la recherche et l’innovation pour résoudre les problématiques agricoles.
Le wali d’El Oued a également souligné les axes retenus pour le développement de l’agriculture saharienne, à savoir l’encouragement des cultures assurant la sécurité alimentaire, le développement durable et la création d’emplois durables. Il a également insisté sur l’importance de relier la recherche académique et les travaux de terrain, en augmentant la productivité en collaboration avec toutes les institutions et secteurs pour garantir la sécurité alimentaire et protéger l’économie nationale.
Le colloque a été marqué par la signature de partenariats entre l’Ecole supérieure d’agriculture saharienne d’El Oued et plusieurs instituts et établissements. Les travaux ont, quant à eux, vu défiler plusieurs experts, notamment le Dr Mohamed Khalifa sur le pivot solaire et les fermes intégrées et le Pr Boualem Remini sur la gestion de la sécurité de l’eau dans les oasis dans un environnement hostile. Il y a eu également des communications orales et affichées de chercheurs participants, ainsi que des visioconférences de chercheurs d’Italie, à savoir le Dr Lorenzo Serva Andrea Pizzol, et de Jordanie en la personne du Dr Rida Shibli sur l’élevage et la nutrition des animaux à l’aide de techniques modernes et de cultures génétiquement modifiées. Un atelier de formation sur l’élevage équin a été co-animé par les Drs Abderrahim Bouakkaz Khaled et Ezzedine Guidoum de l’Université de Tiaret, et Brahim Hamad de l’Université d’El Oued.
Biodiversité et sécurité alimentaire
Le deuxième jour du séminaire a été marqué par trois conférences en plénière présentées par des chercheurs tunisien, à savoir le Pr Naji Tarchoun, et d’Algérie, le Pr Abdelhamid Mellouk ainsi que l’expert international Brahim Zitouni, qui ont présenté leurs travaux sur la biodiversité horticole et sa relation avec la sécurité alimentaire, les industries agricoles et leur adaptation aux changements climatiques, ainsi que sur l’application de l’intelligence artificielle dans l’agriculture. Deux ateliers de formation, l’un sur l’apiculture co-animé par le Dr Mohamed Tahar Mebarki de l’Université de Ghardaïa, le Dr Sara Imene Betina de l’Université de Constantine 1 et l’apiculteur Reda Degachi.
Le second atelier s’est focalisé sur l’aquaculture animé par le Pr Benabdellah Bachir Bouiadjra de l’Université de Mostaganem et le Dr Rabie Guezi de l’Université d’Ouargla.
Une table ronde a été organisée avec la participation de l’ancien ministre de l’Agriculture et du Développement rural, le Dr Rachid Benaïssa, de l’ancienne directrice du Centre de recherche scientifique et technique sur les régions arides, le Dr Fettoum Lakhdari, du président du groupe de réflexion Filaha-Innovation, le Dr Amine Bensemmane, et de l’expert international et vice-président du même groupe, Brahim Zitouni. Animée par l’expert international auprès de la FAO, Mohamed Salah Eddine Najah, celle-ci a abordé la problématique de l’agriculture saharienne sous ses aspects politiques, économiques et sociaux, soulignant l’importance de faire de cette rencontre le point de départ pour déterminer l’importance de l’agriculture saharienne dans le développement national, en la modernisant et la mettant au centre des préoccupations locales et nationales tout en préservant l’identité des oasis.
Ce sera la principale recommandation du comité des sages, des experts ayant joint l’expertise scientifique et la participation à des postes politiques-clés dans leurs carrières respectives ayant animé cette table ronde organisée en guise de conclusion aux travaux.