Dans quelle mesure les entreprises africaines utilisent-elles la technologie numérique, à quelles fins, et comment peut-on les encourager à l’exploiter davantage ?» C’est à toutes ces questions que s’est intéressée la Société financière internationale (SFI) du groupe de la Banque mondiale dans une étude qui conclut qu’ «il reste beaucoup à faire pour leur donner la capacité et les moyens d’exploiter pleinement le potentiel du numérique».
Ce nouveau rapport, intitulé Digital Opportunities in African Businesses, détaille, selon la BM, différentes mesures à prendre, depuis les investissements dans l’infrastructure numérique jusqu’au financement de start-up technologiques. «Plus de 600 000 entreprises officiellement enregistrées et 40 millions de micro entreprises, soit environ 20% des entreprises africaines, sont potentiellement prêtes à tirer parti des progrès numériques», a-t-il noté.
Selon cette étude, «la numérisation ouvre de multiples opportunités d’investissement, tant pour les entreprises africaines que pour leurs partenaires en affaires. Un recours plus large à ces technologies dans toutes les activités économiques peut aider les entreprises à devenir plus productives, plus rentables et à s’intégrer dans les chaînes de valeur mondiales, régionales et locales».
Mais, dans le même temps, elle souligne la faible utilisation de cet outil par les entreprises qui se recrutent par les petites et micro-entreprises, soit la majeure du tissu entrepreneurial africain. «Le recours à des technologies plus avancées peut expliquer jusqu’à 30 % des différences de productivité à l’échelle des entreprises», a-t-elle indiqué.
Et ensuite de souligner que «s’il est essentiel de veiller à ce que toutes les entreprises aient accès aux technologies numériques, leurs avantages ne seront pleinement exploités que si elles sont utilisées à des fins opérationnelles». La SFI affirme que la numérisation reste un «chantier inachevé», «sachant que 23% des sociétés dotées d’outils numériques ne les exploitent pas pour des fonctions essentielles telles que l’administration, la planification, les ventes et les paiements, et que seulement 24% utilisent de manière intensive les meilleures technologies déjà adoptées».
Comment les entreprises utilisent-elles la technologie, se demande-t-elle ? Les résultats indiquent que «les paiements numériques sont d’importants points d’entrée dans la numérisation et 62% des sociétés utilisent des outils avancés pour leurs transactions». Et ensuite d’aouter que «beaucoup tardent encore à déployer des solutions numériques pour d’autres fonctions de l’entreprise».
Des obstacles pour passer au numérique ? On estime que 600 millions d’Africains (soit environ la moitié de la population du continent) ne disposent pas de l’électricité tandis qu’à peu près le même nombre n’a pas accès à un réseau mobile 4G. La question des prix fait le reste.