Selon un bilan de 2022 de l’OIM : Plus de 3800 migrants sont morts durant leur périple

19/06/2023 mis à jour: 00:58
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Photo : D. R.

Le premier trimestre 2023 a été le plus meurtrier pour les migrants traversant la Méditerranée depuis les six dernières années avec 441 vies perdues en tentant d’atteindre l’Europe, a indiqué l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).

L’agence onusienne estime que ce chiffre couvrant la période de janvier à mars 2023 est en deçà de la réalité. «C’est probablement une sous-estimation du nombre réel de vies perdues en Méditerranée centrale», a déclaré son directeur général. 

António Vitorino explique : «La crise humanitaire qui persiste en Méditerranée centrale est intolérable. Avec plus de 20 000 décès enregistrés sur cette route depuis 2014, je crains qu’il y ait une normalisation de ces décès

En effet, les statistiques livrées dans le cadre du projet «Migrants disparus» (MMP) de l’Organisation internationale des migrations sur les tragédies en mer sont très préoccupantes. Le projet en question enregistre les incidents au cours desquels des migrants, y compris des réfugiés et des demandeurs d’asile, ont péri aux frontières extérieures d’un Etat ou pendant une migration vers une destination internationale.

Selon cette source, la seule à héberger une base de données au monde en la matière, 3800 migrants sont morts durant leur périple dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) en 2022. C’est le plus lourd bilan depuis 2017 où il a été recensé 4255 décès. Soit une hausse de 11%, comparativement à 2021 qui a en comptabilisé 3428.

La moitié des décès dans le monde

Les retards dans les opérations de recherche et de sauvetage (SAR), est-il relevé, ont été un facteur déterminant dans au moins six incidents depuis le début de l’année, entraînant la mort d’au moins 127 personnes sur les 441 recensées. 

Et d’appeler à de nouvelles actions concertées pour démanteler les réseaux criminels de passeurs et poursuivre ceux qui profitent du désespoir des migrants et des réfugiés en facilitant ces voyages dangereux.

Le nombre de morts sur les routes migratoires à l’intérieur et à partir de la région MENA représente à lui seul 55%, soit plus de la moitié de l’ensemble des décès enregistrés dans le monde. Ce dernier a atteint 6877 morts. Toutefois, souligne le document, ces statistiques sont susceptibles d’être plus élevées en raison de la rareté des données officielles et de l’accès limité aux routes terrestres pour la société civile et les organisations internationales.

La traversée de la Méditerranée reste la plus meurtrière, particulièrement les routes centrale et occidentale. La première reliant l’Afrique du Nord à l’Italie, la seconde la même région à l’Espagne. Malgré les périls de la mer, d’innombrables migrants et réfugiés continuent de tenter de rejoindre l’Europe via cette voie.

«Pendant le week-end de Pâques (8,9 et 10 avril, ndlr), 3000 migrants ont atteint l’Italie, ce qui porte le nombre total d’arrivées depuis le début de l’année à 31 192 personnes», a encore recensé l’OIM.

En Afrique du Nord, selon le même rapport, la Libye a enregistré le plus grand nombre de décès sur les routes terrestres, avec 117 victimes. Elle est suivie de l’Algérie avec 54 décès, le Maroc avec 13 décès, la Tunisie avec 10 décès et l’Egypte avec 9 décès.    

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