La demande mondiale de pétrole est en nette progression, selon le PDG du groupe britannique British Petroleum (BP) qui prévoit une forte consommation de pétrole dans les cinq à dix années à venir.
Selon Murray Auchincloss, qui s’exprimait lors du «forum Energy Intelligence» qui se tient à Londres, «la demande de pétrole continue de nous surprendre à la hausse, en augmentant en moyenne de plus ou moins 1% chaque année».
BP avait annoncé, il y a quelques semaines, vouloir abandonner son objectif de réduire sa production de pétrole et de gaz d’ici 2030, tout en revoyant à la baisse ses objectifs de transition énergétique, afin de «regagner la confiance des investisseurs».
Avant ce revirement que suivent beaucoup de majors du pétrole, la stratégie de BP, consacrée à la transition énergétique, dévoilée en 2020, semblait être la plus ambitieuse du secteur, avec l’engagement de réduire sa production de pétrole et gaz, de 40% tout en développant rapidement les énergies renouvelables d’ici 2030. BP avait déjà revu à la baisse son objectif, en février 2023, en projetant une réduction de seulement 25% de production d’énergie fossile, ce qui lui permettrait de produire 2 millions de barils par jour à la fin de la décennie. Le PDG de BP, Murray Auchincloss, cible désormais plusieurs nouveaux investissements au Moyen-Orient et au Golfe, notamment en Irak et au Koweït, ainsi que dans le golfe du Mexique pour augmenter sa production de pétrole et de gaz.
Dans son dernier rapport mensuel, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a révisé, pour sa part, à la hausse ses prévisions de croissance de la demande de pétrole pour 2024 de 60 000 barils par jour (bpj) sur le mois, à environ 920 000 bpj. De leur côté, les analystes de Standard Chartered ont annoncé, selon Oil Price, que la demande mondiale de pétrole a atteint un record historique de 103,79 millions de barils par jour (mb/j) en août, marquant le troisième mois consécutif au cours duquel un nouveau record historique de la demande a été établi. Selon StanChart, la croissance de la demande mondiale de pétrole a atteint un niveau sain de 1,32 mb/j en août. Dans ce contexte, les marchés pétroliers devraient terminer l’année sur une note haussière.
StanChart a calculé que la demande mondiale de pétrole en septembre s’est élevée à 103,012 millions de barils par jour (mb/j), soit le quatrième mois consécutif où la demande mondiale a dépassé 103 mb/j. L’augmentation de la demande en glissement annuel en septembre a été de 1,136 mb/j, légèrement inférieure à la moyenne de 1,332 mb/j depuis le début de l’année, mais constitue une amélioration par rapport au mois d’août, où la croissance n’avait atteint que 0,631 mb/j.
StanChart souligne que les traders continuent d’ignorer le fait que l’offre hors OPEP a ralenti plus que la demande jusqu’à présent en 2024. Selon les estimations de l’AIE, la croissance de l’offre hors OPEP a ralenti de 2,40 mb/j en 2023 à 0,93 mb/j en 2024, tandis que la croissance de la demande a ralenti de 1,99 mb/j en 2023 à 0,86 mb/j en 2024.