Jusqu’au 28 décembre, l’espace de la Fondation culturelle Ahmed et Rabah Asselah accueille une exposition d’œuvres picturales de l’artiste Selma Zerrouki Chitour .
Une plasticienne qui, à travers les compositions qu’elle décline dans la technique de l’acrylique, reste rivée à deux écoles : l’art natif et le courant de l’art abstrait.
Une trentaine de tableaux égayent depuis quelques jours les cimaises de la galerie, au grand bonheur des passionnés de l’art visuel. L’artiste Selma, qui a à son actif une dizaine de vernissages, a déjà exposé en France, Toulouse plus précisément avant de se voir invitée à présenter sa collection cuvée 2024 à la Fondation culturelle Asselah.
Son inclination pour le courant artistique qu’est le naïf est née chez Selma alors qu’elle était enfant. «Ma mère m’emmenait dans son cabinet médical, et pour m’occuper, elle me donnait la boîte de couleurs et je commençais à m’initier au dessin et au fur et à mesure à la peinture… J’ignore comment j’ai basculé dans cette tendance de l’art naïf où le langage se veut aussi spontané qu’ingénu», raconte la jeune artiste lors du vernissage. Depuis, elle en fait son violon d’Ingres, parallèlement à son exercice professionnel dans le secteur de la santé. Ses compositions réalisées dans la technique de l’acrylique interpellent le visiteur et ne sont pas sans rappeler un tant soit peu les tableaux de l’icône de la peinture algérienne, Baya Mahieddine, convoquant tantôt des paysages, des personnages, des animaux, tantôt des scènes de vie ou des morceaux de patrimoine volés au détour d’une escapade dans le Sud algérien.
Mais l’artiste dit avoir sa propre empreinte dans ce style pictural que domine cet aspect enfantin et joyeux, et parfois quiet, voire méditatif. Gaada Dzirya qui met en scène cette femme algéroise, pleine de grâce, les yeux baissés et chargés de pudeur, cet oiseau que représente le paon, Poésies soufies dans ses heures dorées ou encore Vue sur la ville sont autant de tableaux qui «forcent» le visiteur à s’y attarder. Faisant fi des règles de la perspective, et sur un aplat de fond monochrome, l’artiste esquisse sa composition à la forme crue, mélangeant les couleurs vives et parfois brillantes.
Dans une autre aile de l’espace, le regard balaie des œuvres déclinées dans l’art abstrait. Des réalisations picturales qui ne représentent pas des sujets ou des objets du monde naturel, sinon une suite de courbes et de cercles qui invitent à la réflexion. «Même si je laisse libre court à mon imagination à travers les œuvres que je réalise, j’essaie toujours de titiller le regard de l’autre», tient à souligner Selma Zerrouki qui conclut : «Je concentre certes, mon expression sur un chapelet de sentiments et d’émotions comme la bienveillance, la bonté, la plénitude, l’atmosphère bon enfant, je pousse l’œil profane à faire sa propre lecture.»