Sécurité alimentaire : L’agriculture face à l’enjeu de l’amélioration de la production

01/02/2022 mis à jour: 09:15
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Les attentes du monde agricole sont importantes / Photo : B. Souhil

Pour les perspectives du secteur en matière de production à l’horizon 2024, l’Algérie vise à produire 7,1 millions de tonnes de céréales, 6 millions de tonnes de pomme de terre, 620 000 tonnes de viandes rouges et 4,8 milliards de litres de lait. Des résultats qui restent tributaires de la mise en œuvre efficace des orientations du dernier Conseil des ministres, particulièrement la levée des entraves bureaucratiques.

L’agriculture a eu la part du lion lors du dernier Conseil des ministres avec une série de mesures annoncées. Le chef de l’Etat l’a clairement souligné à l’issue de cette rencontre : «La production agricole est un enjeu crucial pour la nation et une question de dignité nationale.»

L’enjeu est en effet de taille pour un pays comme l’Algérie qui continue à être dépendant des importations pour faire face aux besoins grandissants de matières premières alimentaires de base, en l’occurrence le blé et la poudre de lait.

Des produits qui connaissent justement ces derniers temps, selon différents rapports d’institutions internationales, une flambée des prix appelée à se poursuivre à court et à moyen termes. Et en ce moment, la production nationale enregistre un déclin particulièrement pour les céréales avec une chute de 34,3% en 2020/2021 par rapport à 2019/2020.

Un résultat qui a poussé les importations vers le haut au cours de l’année dernière. Ce qui devient de plus en plus intenable financièrement. Face à une telle situation, le chef de l’Etat a appelé à la multiplication de la production céréalière en réorientant les efforts vers le secteur agricole, notamment dans le Sud.

Il s’agit également, selon les dernières orientations du Conseil des ministres, de «repenser les ressources humaines et changer les mentalités dans le secteur pour pouvoir réaliser la sécurité alimentaire». C’est là tout le travail à faire, sachant que l’administration a toujours constitué un facteur de blocage aux investisseurs.

C’est le cas, à titre illustratif, pour ce qui est des forages. Face au stress hydrique, les agriculteurs ont du mal à obtenir les autorisations. Plusieurs demandes sont en attente (4000 à novembre dernier), en dépit des instructions données pour la levée des entraves bureaucratiques dans l’octroi des autorisations de forage des puits. Or, les procédures ne sont toujours pas simplifiées.

C’est dire que les attentes du monde agricole sont importantes pour contribuer à relever le défi de la sécurité alimentaire. Donc, augmenter de façon optimale les superficies agricoles en vue de majorer le rendement, ainsi que rappelé à l’issue du Conseil des ministres, nécessite un allégement des démarches à entreprendre. Idem pour l’utilisation des méthodes modernes et des technologies de pointe.

Les orientations contenues dans le communiqué du Conseil des ministres à ce sujet portent sur le renforcement des moyens de contrôle aérien, l’acquisition de drones en vue d’évaluer avec précision les capacités agricoles et sur l’encouragement de la recherche scientifique dans le domaine agricole.

Des volets qui nécessitent d’importants financements à mettre à la disposition des centres de recherche et des agriculteurs (via des aides).

Ce sont des conditions à assurer pour encourager et valoriser les initiatives. Et réussir ainsi à renforcer la production dans les différentes filières.

Le communiqué du Conseil des ministre aborde dans ce sillage la filière viandes et insiste sur le lancement «immédiat de la réalisation d’une nouvelle usine de production de lait à Alger, avec une capacité de production de pas moins d’un million de litres/jour». Et ce, d’autant que la capitale, à l’instar des autres villes du pays, connaît une forte tension sur le lait (qu’il soit subventionné ou non) après les pénuries des dernières semaines.

Aujourd’hui, le lait en sachet se fait encore rare à travers les points de vente, celui en boîte a vu son prix augmenter, au moment où la production de lait cru enregistre une baisse en raison, notamment, de la sécheresse.

Une baisse qui a touché, par ailleurs, les légumes secs avec un recul de 16,7% et la pomme de terre (- 6,4%), selon les chiffres dévoilés récemment par le ministre de l’Agriculture devant les membres de la commission de l’agriculture, de la pêche et de la protection de l’environnement de l’Assemblée populaire nationale (APN).

Concernant les perspectives du secteur en matière de production à l’horizon 2024, l’Algérie vise à produire 7,1 millions de tonnes de céréales, 6 millions de tonnes de pomme de terre, 620 000 tonnes de viandes rouges et 4,8 milliards de litres de lait.

Des résultats qui restent tributaires de la mise en œuvre efficace des orientations du dernier Conseil des ministres, particulièrement la levée des entraves bureaucratiques.

Des points que le ministre a déjà soulevés en évoquant l’exploitation rationnelle du foncier agricole, la simplification des procédures administratives, le renforcement de la base logistique pour valoriser la production agricole et l’accompagnement des professionnels à travers le système des coopératives.

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