La direction du tourisme encourage la réalisation de structures plus légères et respectueuses de l’environnement. Les nouveaux projets permettront d’augmenter les capacités d’accueil de la wilaya.
La direction du tourisme et de l’artisanat (DTA) de la wilaya de Bouira a enregistré 17 projets d’hôtels qui sont en cours de réalisation. Une fois achevées, ces infrastructures permettront d’augmenter considérablement les capacités d’accueil de la wilaya, estimées à présent à 1300 lits.
«Faire accompagner les investisseurs dans le domaine touristique fait partie intégrante de nos missions», a déclaré Samira Moumen, directrice du tourisme. «Nous aidons notamment à résoudre les démarches administratives, à faciliter les démarches bancaires et à surmonter tout autre obstacle qu’ils pourraient rencontrer.
Nous avons déjà réglé la majorité des problèmes soulevés par ces 17 investisseurs. Certains projets dépassent 60% d’avancement», ajoute-t-elle. Quant aux nouveaux investisseurs dans le secteur du tourisme, ils doivent consulter la disponibilité des terrains sur la plateforme de l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI).
Concernant la zone d’expansion touristique de Hammam Ksana au sud de la wilaya, son étude d’aménagement est en phase finale. Une fois validée, les lots dégagés seront mis sur la plateforme de l’AAPI sur laquelle les investisseurs pourront postuler. La wilaya de Bouira est une région riche en atouts touristiques majeurs, qui en font une destination de choix pour les amateurs de nature et de paysages époustouflants.
Des sites à protéger
A titre d’exemple, le massif montagneux du Djurdjura s’étend sur plusieurs dizaines de kilomètres, offrant aux visiteurs une diversité de panoramas saisissants : sommets enneigés en hiver, forêts denses, lacs d’altitude, cascades et sources jaillissantes. Été comme hiver, des milliers de randonneurs et d’amateurs de pleine nature affluent dans cette région pour découvrir ces merveilles naturelles. Cependant, la fragilité de cet écosystème montagnard le rend vulnérable face à différentes formes d’agression et de dégradation, que ce soit par les visiteurs ou par des occupations illégales.
La protection de ces sites naturels est donc un enjeu majeur. «La protection de ces sites naturels nécessite une conjugaison des efforts. Notre stratégie à la DTA est axée tout d’abord sur la préservation de ces sites à travers toute la wilaya de Bouira, et ce, en collaboration avec différents secteurs, notamment celui des forêts.
Les protéger notamment des différentes agressions, surtout l’occupation illicite des lieux», dira notre interlocutrice. La wilaya de Bouira est principalement composée de terres agricoles et forestières, ce qui ne facilite pas l’accès au foncier pour développer des activités touristiques traditionnelles.
Face à cette situation, les responsables du secteur veulent encourager les investisseurs à envisager d’autres formes d’investissement plus légères et respectueuses de l’environnement. «Nous voulons promouvoir des projets qui s’intègrent harmonieusement dans les paysages naturels, tout en offrant une expérience unique aux visiteurs», a souligné la directrice. «Nous favorisons des solutions innovantes, comme l’installation de chalets amovibles en bois. Ces hébergements légers peuvent être implantés sans porter atteinte aux écosystèmes naturels», a-t-elle ajouté.
Par ailleurs, la DTA a délivré 10 autorisations à des particuliers pour proposer de l’hébergement chez l’habitant, une formule d’accueil touristique qui permet de valoriser le patrimoine local et relancer l’activité touristique. Afin de garantir la conformité et la sécurité de ces initiatives, une commission plurisectorielle effectue régulièrement des visites sur terrain. Elle veillera, entre autres, à ce que toutes les normes et réglementations en vigueur soient respectées par les propriétaires de ces biens immobiliers.
Quid des fonds du tourisme et de l’arti ?
Avant 2015, les directions du tourisme bénéficiaient de deux fonds distincts qui leur permettaient de soutenir efficacement les activités touristiques et artisanales à travers les wilayas du pays. Le fonds national du tourisme ainsi que le fonds de l’artisanat constituaient des sources de financement essentielles pour ces directions. Grâce à ces deux caisses, une multitude d’activités liées au tourisme, à la promotion des destinations, à la sensibilisation ont été menées dans le passé.
Elles pouvaient également apporter un soutien financier aux associations touristiques et artisanales, leur permettant de mener à bien leurs projets de développement, d’animation et de valorisation du patrimoine. Malheureusement, après 2015, cette situation a évolué et ces deux fonds n’existent plus, privant ainsi les directions de moyens importants pour remplir pleinement leurs missions. «Ces deux fonds nous ont été d’un grand apport, notamment dans le volet promotionnel. Nous souhaitons vivement le rétablissement de ces deux caisses pour redonner un nouvel élan au secteur», dira la directrice du tourisme à Bouira. O. A.