A l'instar de tous les pays de la planète, l'Algérie fait face à une raréfaction de l'eau potable imputable à une sécheresse de plus en plus fréquente et plus longue.
Face à cette problématique cruciale, des solutions prioritaires ont été adoptées. Un investissement colossal de 2,4 milliards de dollars a été consenti pour réaliser en un temps record cinq stations de dessalement d'eau de mer permettant d’augmenter, dès les semaines à venir, la capacité de dessalement, en passant de 18% à 42% du taux de couverture des besoins en eau dès février 2025. Six autres usines de dessalement sont prévues d'ici 2030.
La deuxième solution consiste en la réutilisation des eaux usées dans l'agriculture et l'industrie. De telles initiatives permettront de soulager la pression sur les ressources naturelles. Le gouvernement vise à réutiliser 60% des eaux usées traitées pour l'irrigation d'ici 2030.
L'Algérie dispose actuellement de 240 stations d'épuration, mais moins de 50% des eaux usées générées (environ 3 millions m³/jour) sont traitées. Malgré ces efforts, des experts soulignent que la capacité de traitement doit être doublée pour répondre aux besoins croissants.
Ceci passe d’abord par la réhabilitation des infrastructures.
Des plans directeurs d'aménagement intégré des ressources en eau ont été adoptés par les agences de bassins, visant à renforcer la sécurité hydrique et alimentaire. Le modèle actuel en matière de gestion des ressources hydriques peut être amélioré.
Il s’agit, par exemple, selon les hydrologues, d'adopter le concept de villes éponges en vogue en Chine et en Allemagne. L’idée repose sur l'intégration de solutions naturelles pour gérer les eaux pluviales et améliorer la résilience urbaine face aux inondations. Inspiré par l'urbanisme durable, ce modèle vise à transformer les surfaces imperméables en espaces perméables, tels que les parcs, les jardins et les zones humides, permettant d'absorber et de filtrer l'eau.
Ce modèle ambitionne d'assurer que des zones urbaines puissent réutiliser des eaux de pluie, tout en réduisant les risques d'inondation et en améliorant la qualité de l'eau. La gestion de la raréfaction de l'eau due à la sécheresse nécessite aussi de moderniser les infrastructures hydriques grâce à la numérisation et l'innovation technologique d’optimisation de la gestion de l'eau.
Par ailleurs, la création de nouveaux forages est une solution d’urgence essentielle pour améliorer l'irrigation agricole qui assure la sécurité alimentaire, mais elle est loin d’être une solution durable. Les forages risquent d'épuiser les nappes phréatiques à long terme.
La surexploitation des aquifères, notamment dans les régions comme Ouargla et El Oued, risque de conduire à une remontée des nappes phréatiques, provoquant des problèmes environnementaux tels que l'inondation des terres agricoles et la salinisation des sols. L'insuffisance de systèmes de drainage adéquats exacerbe cette situation, mettant en péril la durabilité de ces ressources.
L’une des mesures consiste, selon les experts, en la mise en œuvre de contrats de nappe pour préserver les eaux souterraines et promouvoir une gestion intersectorielle efficace entre l'eau, l'énergie et l'alimentation. Une planification minutieuse peut aider à réduire la consommation et à améliorer le stockage et la répartition des ressources hydriques.
Les besoins en irrigation ont besoin d’être mis en cohérence avec les ressources en eau disponibles grâce à la pratique d’une production agricole adaptée aux ressources disponibles. La politique agricole mise aussi sur l’encouragement d’une irrigation économe en liquide précieux.
Oran
De notre bureau