Le wali de Constantine, Abdelkhalek Sayouda, a révélé un énorme scandale qui a eu pour théâtre le CHU Ben Badis de Constantine. «Nous avons sollicité un bienfaiteur pour fournir des climatiseurs au CHU durant l’été, après les réclamations des malades dans certains services, ce qui obligeait leurs familles à ramener des ventilateurs en raison de la forte chaleur.
A notre grande surprise, nous avons appris que la majorité des 73 climatiseurs livrés ont été volés à l’intérieur du CHU», a affirmé le wali lors de son intervention, hier, en ouverture de la session de l’APW de Constantine, tenue au siège de la wilaya à la cité Daksi. Le nombre est important et les complicités sont à chercher à l’intérieur de l’établissement, qui connaît une énorme anarchie en matière de sécurité. Le wali a annoncé que l’inspection générale de la wilaya a ouvert une enquête avec les services compétents pour déterminer les responsabilités dans cette affaire et prendre les mesures qui s’imposent, car ce qui vient d’arriver au CHU est vraiment grave.
Le premier responsable de la wilaya a pointé du doigt le directeur général du CHU, qui n’est pas à la hauteur de la responsabilité, selon ses propos, allant même jusqu’à révéler qu’une enquête a été ouverte au sujet de la gestion du budget du plus grand établissement hospitalier de la région, jugée catastrophique.
«Comment expliquer que des malades ne bénéficient pas de pain dans leurs repas ? Il a fallu qu’un entrepreneur intervienne pour ramener 700 baguettes de pain au profit du CHU qui dispose d’un budget pour cela», s’est interrogé le wali. Ce dernier n’a pas caché sa colère face à la mauvaise gestion qui règne au CHU et qui nécessite une intervention du ministère de tutelle. «Nous attendons la visite du ministre de la Santé pour que des mesures sévères soient prises dans le secteur de la santé, et notamment au CHU», a-t-il conclu.
Pour rappel, le CHU de Constantine a connu de nombreuses affaires de vols de matériel, de médicaments et autres consommables, qui ont été passées sous silence. C’est la première fois qu’un wali évoque publiquement ce sujet et dénonce ces pratiques, pourtant bien connues des habitants de la ville.