Dans une instruction datant du début du mois en cours, le ministère de la Santé a saisi l’ensemble des responsables du secteur sur le territoire national, les sommant de relancer les activités dans les salles de soins. «L’amélioration de la qualité des soins de proximité constitue l’une des priorités du secteur, dont la salle de soins représente le premier niveau.
Elle vise principalement à assurer une meilleure prise en charge et à promouvoir les soins de proximité de qualité», est-il rappelé en préambule. Or, l’état de ces structures de base du système de santé, notamment en matière d’activités et de fonctionnement désappointe au plus haut niveau. Et la tutelle a sitôt réagi : «(…) le plan d’action pour le malade, notamment dans son volet relatif à la promotion des soins de proximité et à l’amélioration de la prise en charge du malade, repose sur le développement et la mise à niveau de ces salles de soins.
Toutefois, il nous a été donné de constater que plusieurs salles de soins sur le territoire national ne sont pas fonctionnelles, fermées ou en état d’abandon, ce qui annihile les efforts déployés par le secteur, renvoyant une image inadmissible du service public.»
En 2019, l’Algérie comptait près de 6500 salles de soins. Elles sont dédiées au rapprochement des structures de prévention et de soins de base de la population, conformément au système de hiérarchisation de la carte sanitaire, qui prévoit que «les citoyens sont appelés à se diriger d’abord vers les structures de proximité, que sont les salles de soins dans les quartiers et les villages, avant de s’orienter vers les hôpitaux».
L’ensemble de ces structures extra-hospitalières a de tout temps été le maillon faible du système de santé, en raison du manque de personnel, de l'exiguïté des lieux ou du flux important de patients les sollicitant au quotidien. Ce problème ne date pas d’aujourd’hui. La situation a été mise à nu, particulièrement lors du lancement, en 2020, du programme du président de la République inhérent au désenclavement de certaines régions, dites «zones d’ombre».
Ce dernier a été évalué sur 16 éléments, dont celui de la santé de proximité. Il en est sorti le recensement de 1126 structures nécessitant soit un aménagement soit une reconstruction. Ce plan d’action a touché 12 571 zones, relevant de 1361 communes sur les 1541 que compte le pays.
A sa clôture, le 31 décembre 2022, ce programme touchant l’ensemble des wilayas aura atteint 96% des objectifs ciblés. Qu’il s’agisse de zones d’ombre ou d’ailleurs, il reste encore des dysfonctionnements à rattraper en matière de prise en charge sanitaire, preuve en est ladite instruction de la tutelle. Cette dernière enjoint aux acteurs du secteur, dont les directeurs de santé et les chefs de structures, à remédier à la situation par la remise en service immédiate de toutes les activités devant être développées dans les salles de soins.
Aussi, par la réouverture de celles fermées ou en état d’abandon, en prenant les mesures nécessaires en collaboration avec les autorités locales et la disponibilité des moyens humains et matériels. Pour le volet pratique, il est signifié, et ce, conformément à la circulaire n °22 du 15 juillet 2007, d’assurer les activités inhérentes à ces structures, en l’occurrence les consultations de médecine générale avec affectation en permanence d’un médecin généraliste et d’au moins un paramédical, ainsi que l’observation des programmes nationaux de santé et de l’activité de prévention maternelle et infantile, à savoir le suivi des parturientes et du calendrier de vaccination.
Le département de Abdelhak Saihi associe les walis à l’application de cette directive. Leur implication réside dans le fait d’aplanir les écueils que peuvent rencontrer les responsables concernés dans sa mise en œuvre. «Un compte rendu détaillé des mesures prises localement, précisant le nombre de salles de soins remises en service après réception de cette instruction, doit nous parvenir dans les meilleurs délais», insiste la tutelle.