«Nous continuerons à prendre toute une série de mesures pour obliger le régime iranien à rendre compte de ses actes», a déclaré le chef de la diplomatie britannique, James Cleverly.
Le Royaume-Uni, l’Union européenne (UE) et les Etats-Unis ont renforcé de manière coordonnée hier leurs sanctions contre les Gardiens de la Révolution, armée idéologique de la République islamique d’Iran, pour des violations des droits humains, rapporte l’AFP. Au total, Londres a ajouté à sa liste de sanctions liées à l’Iran plus de 70 personnalités et entités, interdites de se rendre au Royaume-Uni et ciblées par des gels d’actifs, a indiqué le ministère britannique des Affaires étrangères.
Cela inclut nommément quatre généraux des Gardiens de la Révolution, organisation sanctionnée «dans son intégralité», a souligné le ministère. Coordonnée avec les Etats-Unis et l’UE, cette annonce porte la liste britannique à 300 personnalités et entités. Bruxelles a ajouté de son côté à sa liste, publiée dans son Journal officiel, huit personnalités, dont un commandant des Gardiens de la Révolution, ainsi que l’opérateur téléphonique Ariantel, accusé d’avoir coopéré à la répression menée par les autorités.
C’est la septième salve de sanctions contre l’Iran de la part des 27 depuis la mort le 16 septembre dernier de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans, décédée après son arrestation par la police des mœurs pour infraction au code vestimentaire. Côté américain, ce sont au total huit responsables de la police et des Gardiens de la Révolution ainsi que le Secrétariat du Conseil suprême du cyberespace, qui surveille et restreint l’accès à internet, qui sont concernés, ainsi que le Secrétariat en tant qu’entité.
Par ailleurs, onze responsables gouvernementaux iraniens, «suspectés d’être responsables ou complices, d’abus, détention arbitraire ou meurtre de manifestants» sont concernés par des interdictions de visa à destination des Etats-Unis. «Le Royaume-Uni et ses partenaires internationaux réaffirment aujourd’hui que nous ne fermerons pas les yeux sur l’oppression brutale menée par le régime», a déclaré le chef de la diplomatie britannique James Cleverly, cité dans un communiqué.
«Nous continuerons à prendre toute une série de mesures pour obliger le régime à rendre compte de ses actes», a-t-il ajouté, dénonçant «la répression brutale exercée contre le peuple iranien» et accusant Téhéran d’«exporter le bain de sang dans le monde entier».
Si le gouvernement britannique n’a cessé de renforcer ses sanctions contre les Gardiens de la Révolution, il a résisté pour l’instant aux appels à classer cette armée comme «organisation terroriste» au risque de couper tout contact avec Téhéran et empêcher de relancer l’accord de 2015 sur le programme nucléaire iranien.
Les Européens se montrent également prudents alors que les eurodéputés ont adopté en janvier une résolution invitant l’UE à inscrire les Gardiens de la Révolution sur sa liste des «organisations terroristes».
Créés en 1979 après la victoire de la révolution contre le pouvoir du Shah, les Gardiens disposent de forces terrestres, navales et aériennes avec des effectifs évalués à plus de 120 mille hommes. Les Gardiens supervisent le Bassidj (corps de volontaires islamistes), qui a été déployé face aux manifestations déclenchées par la mort de Mahsa Amini.