Salah Ghoudjil, président du Conseil de la nation : «Il faut faire la distinction entre Etat et pouvoir»

03/04/2024 mis à jour: 23:16
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Salah Goudjil - Photo : D. R.

Le président du Conseil de la nation, Salah Goudjil, insiste sur l’importance d’«atteindre l’indépendance économique qui garantit la souveraineté de décision».

Salah Goudjil, président du Conseil de la nation et deuxième personnage de l’Etat, adhère à la décision prise par le président Abdelmadjid Tebboune d’avancer l’organisation de l’élection présidentielle, qui aura lieu donc le 7 septembre prochain. S’exprimant à l’issue d’une séance plénière consacrée au vote de deux projets de loi relatifs au code pénal et à l’industrie cinématographique, M. Goudjil est revenu sur la dernière sortie médiatique du président de la République lors de laquelle il a abordé, précise-t-il, plusieurs sujets d’importance en interne et en externe.

«Le chef de l’Etat a mis les points sur les i concernant certains dossiers, dont notamment la question des prochaines joutes électorales. Le caractère anticipé de ce scrutin et le choix de la date sont purement techniques et n’ont rien avoir avec les hypothèses et les spéculations livrées ici et là», affirme le président du Sénat, pour lequel, la tenue d’un scrutin en décembre peut créer «un chamboulement» et des «couacs» car il coïncidera avec les élections pour le renouvellement partiel des membres du Conseil de la nation.

«Les partis politiques seront mobilisés à cet effet pour faire la campagne électorale dans les 58 wilayas du pays. Il est donc pratiquement impossible d’organiser deux élections durant la même période.

D’où l’importance, entre autres, de l’avancement de la date de l’élection présidentielle», précise le premier responsable de la Chambre haute du Parlement, qui reste «optimiste» quant au niveau de participation à ce scrutin qui serait, selon lui, «appréciable».

«Les Algériens vont donner une leçon aux ennemis de l’Algérie», affirme Goudjil, estimant qu’«il faut faire la distinction entre Etat et pouvoir». «Ce dernier peut changer selon les désirs du peuple», ajoute-t-il.

Toujours sur le plan interne, il relève que l’Algérie a retrouvé son indépendance politique et n’obéit à aucune pression, «elle se fait respecter» et «sa voix est devenue audible» à l’échelle internationale. Toutefois pour consolider cette indépendance, Goudjil insiste sur l’importance «d’atteindre son indépendance économique qui garantit la souveraineté de décision».

Colonialisme d’extermination

L’autre question abordée par le président du Conseil de la nation porte sur la mémoire. A ce titre, cet ancien maquisard a fait le parallèle entre ce qui s’est passé en Algérie avec le colonialisme français et ce qui se passe actuellement en Palestine. «Il s’agit dans les deux cas d’une occupation», relève-t-il. «La colonisation de l’Algérie par la France était un colonialisme d’extermination marqué par la violence et l’oppression.

Nous ne pouvons pas ignorer ces atrocités. Le même scénario est reproduit par l’entité sioniste à Ghaza, dont l’objectif est d’exterminer les Palestiniens. Mais comme l’Algérie, le peuple palestinien va tôt ou tard triompher», assure-t-il. Salah Goudjil a appelé à faire la distinction entre le peuple français et le colon français.

Selon lui, la colonisation française «avait eu un impact même sur le peuple français», tout en étant «une expérience d’oppression et de souffrance pour l’Algérie». Le deuxième homme de l’Etat ne cesse de rappeler que «l’Algérie entretient des relations amicales avec la France en tant que nation».

Il a invité dans ce sens ceux qu’il a nommé «les résidus du colonialisme français» de l’extrême droite à être rationnels et à rejeter les idées colonialistes dépassées. Le président du Sénat a rappelé à ce sujet la position du président français, Emmanuel Macron, qui a qualifié le colonialisme de «crime contre l’humanité».

«Ce que la machine sioniste fait aujourd’hui est un crime contre l’humanité et ce que la Palestine vit aujourd’hui, en particulier au niveau de la bande de Ghaza, nous l’avons vécu sauf qu’à notre époque, il n’y avait pas de chaînes de télévision», note-t-il, avant d’évoquer les relations entre l’Algérie et les deux pays du Sahel, à savoir le Mali et le Niger.

«L’Algérie n’a aucune velléité expansionniste. Sa préoccupation première est la stabilité et la sécurité des deux pays et l’indépendance de leurs décisions. C’est la marque de la diplomatie algérienne», conclut-il. 

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