Risques majeurs : L’Algérie est exposée à 18 types

30/04/2024 mis à jour: 03:16
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Le délégué national aux risques majeurs au ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et l’Aménagement du territoire, Abdelhamid Laafra, a confirmé hier que «18 types de risques majeurs auxquels l’Algérie est exposée ont été réglementés». Il a ajouté hier, lors d’une intervention à la Radio nationale, que «l’Algérie dispose d’une stratégie et d’un plan pour faire face à ces risques et comment les gérer pour réduire leur ampleur, préparer les actions de prévention et les moyens d’intervention».

Il a également révélé qu’une proposition avait été soumise pour créer un fonds spécial pour les catastrophes, qui financerait toutes les activités de prévention, ajoutant qu’investir un dinar dans le processus de prévention permet d’économiser 15 DA en intervention, c’est un investissement très rentable. 

Il a rappelé les mesures proactives prises par le ministère de l’Intérieur pour faire face aux catastrophes majeures, en installant le 27 février la Commission nationale de protection des forêts (CNPF) pour l’année 2024 dans le cadre de la préparation préventive contre les incendies.

«Nous avons écrit à tous les walis concernés par le plan de prévention et de lutte contre les incendies de forêt et mis en place tous les comités de wilaya et des APC», a-t-il précisé.

Le représentant du ministère de l’Intérieur a ajouté que la nouveauté cette année est que la saison de prévention commencera le 1er mai au lieu du 1er juin, et que ce programme a également été étendu jusqu’en novembre au lieu d’octobre, mettant l’accent sur la mobilisation de tous les moyens terrestres et aériens pour faire face aux catastrophes, notamment aux feux de forêt. 

Dans ce même contexte, Brahim Merad, ministre de l’Intérieur, des Collectivités Locales et de l’Aménagement du territoire, avait souligné en février dernier que «la décision d’installer le Comité cette année a été prise relativement tôt afin de garantir une bonne préparation et une coordination plus étroite», tout en indiquant que «l’Etat mobilise toutes ses ressources matérielles et humaines pour éviter la répétition des catastrophes enregistrées les années précédentes, et pour protéger les vies et les biens, dans le cadre d’une feuille de route élaborée en collaboration avec les différents secteurs ministériels et les parties prenantes, notamment la société civile et les populations locales». 

En Algérie, les feux de forêt sont classés parmi les risques majeurs en vertu de la loi 04-20 relative à la prévention des risques majeurs et à la gestion des catastrophes dans le cadre du développement durable. Les pertes sont selon les années plus ou moins conséquentes, même si des dédommagements sont prévus par le gouvernement, tel qu’il a été le cas en 2020. 

Chaque année, des milliers d’hectares de forêt brûlent. Beaucoup à cause des imprudences. Pourtant, les actions de prévention auraient dues permettre d’éviter le pire et de préserver ces territoires. 

La diminution du nombre de départ de feux de forêt est primordiale pour la préservation du patrimoine déjà fragilisé par un contexte de changement climatique. Nous avons vécu de façon tragique en Algérie les années 2021 et 2022 puisqu’il y a eu pratiquement plus de 150 000 hectares de forêt ravagés. Une grande perte quand on sait que le couvert végétal des forêts ne représente que 4 millions d’hectares. 

S’exprimant récemment sur ce sujet, le professeur Abdelkrim Chelghoum, président du Club algérien des risques majeurs, a critiqué les approches traditionnelles de la Direction générale des forêts, plaidant pour «la mise en place d’une cartographie spatiale des risques». Selon lui, «cette cartographie serait un outil crucial pour la gestion des risques, permettant de localiser et quantifier les dangers à travers toutes les wilayas du pays».

La nouvelle démarche relative aux risques majeurs se veut proactive en la matière et s’articule essentiellement sur la consolidation de la dimension préventive, notamment à travers le renforcement des actions d’information, de communication, de sensibilisation et de formation, en sus du renforcement des capacités de résilience et d’intervention, en s’appuyant notamment sur un programme national de recherche scientifique et de développement technologique en la matière.

Il s’agit de prendre en charge de nouveaux enjeux, dont les risques climatiques extrêmes, biotechnologiques, cybernétiques et acridiens. La loi considère le risque comme habituellement défini par deux éléments : la probabilité de survenance du dommage et la gravité des conséquences. 
 

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