Vision», tel est l’intitulé du projet électoral du candidat du Front des forces populaires (FFS) à la présidentielle du 7 septembre, Youcef Aouchiche, qu’il a dévoilé, hier, lors d’une rencontre des cadres du parti, à la salle Ibn Khaldoun, à Alger.
Il est presque midi, lorsque le plus jeune candidat (41 ans) au scrutin présidentiel, sénateur et ancien président de l’APW de TiziOuzou, s’engouffre dans la salle. «Ya si l’Hocine (Hocine Ait Ahmed, ndlr) mazalna mouaridine (Nous sommes toujours des opposants)», scandent, enthousiastes, militants et sympathisants du parti. Invité à prendre la parole, bien droit derrière son pupitre, Youcef Aouchiche égraine ses promesses électorales.
«Avec nos idées, notre militantisme, nos convictions, nous nous attèlerons avec force à faire associer tous les Algériens et Algériennes au projet de reconstruction de l’Algérie sur des bases démocratiques et consensuelles», dira d’emblée Aouchiche. Il explique que «Vision» est un projet «ambitieux» qui «rétablira la confiance entre l’élite et la société». Plaidant pour un changement politique à même d’impulser un «nouveau souffle» politique au pays, le premier secrétaire du FFS a indiqué que le projet électoral du parti est l’«expression» des revendications du mouvement populaire du hirak du 22 février 2019. Il définit le projet du parti comme étant «démocratique, progressiste, de gauche, populaire et non populiste».
«Notre vision est claire et sincère. Il s’agit de réhabiliter le politique, barrer la route aux aventuriers et aux semeurs du désespoir. Il est temps de se mobiliser», a-t-il ajouté, précisant que le projet a été élaboré par les cadres du parti, des experts et des compétences scientifiques. Ce projet défend, selon lui, l’idée d’un régime semi-présidentiel avec un fort penchant parlementaire. Il tend également à marquer une rupture avec l’«échec et le bricolage politique», en s’appuyant sur mesures et des mécanismes «concrets et opérationnels».
«De nouvelles prérogatives au Parlement »
En termes d’engagements, Youcef Aouchiche promet, s’il est élu président de la République, de dissoudre l’APN et de convoquer des élections législatives au premier semestre 2025. Et de poursuivre : «Si je suis élu, j’accorderai plus de prérogatives au nouveau Parlement. Avant cela, la première mesure que je prendrai est la libération de tous les prisonniers politiques et détenus d’opinion en décrétant une large grâce présidentielle. Ensuite, j’abrogerai toutes les lois scélérates, à commencer par le 87 bis.»
Aussi, le candidat du FFS a insisté sur la défense des droits de l’homme en Algérie, s’engageant à consolider le principe de l’indépendance de la justice à travers des réformes, en profondeur, qui toucheront la Cour constitutionnelle et le Conseil supérieur de la magistrature (CSM). «C’est avec ces réformes qu’on pourra bannir la hogra, l’abus de pouvoir», insiste-t-il. Le premier secrétaire du FFS a, en outre, évoqué la réforme des collectivités locales et une «décentralisation plus poussée».
Abordant l’aspect social de son projet, Youcef Aouchiche promet de fortes mesures pour relever le pouvoir d’achat des citoyens. Il s’engage ainsi à revaloriser le salaire national minimum garanti (SNMG) en le portant à 40 000 DA (actuellement 20 000 DA), d’annuler l’Impôt sur le revenu global (IRG) pour les revenus de moins de 50 000 DA, de plafonner les prix des produits de première nécessité, d’instaurer un revenu universel d’un montant de 20 000 DA destiné aux femmes au foyer, aux chômeurs et aux personnes aux besoins spécifiques. «Il est temps de réhabiliter l’Etat dans ses missions de régulation du pouvoir d’achat», lâchera-t-il.
Autres engagements électoraux du candidat du FFS : retour au régime de la retraite anticipée, sortir l’école des conflits idéologiques, augmentation de 50% des budgets alloués à l’enseignement, l’éducation et la santé, une bourse de 20 000 DA aux étudiants, révision de l’accord d’association avec l’Union européenne (UE), une politique étrangère offensive, une doctrine militaire préventive… Le candidat du FFS débutera sa campagne électorale à partir du quartier populaire de Bab El Oued, à Alger.