Réunions de printemps du FMI et de la BM : Le dossier de la dette au menu

13/04/2024 mis à jour: 03:37
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Kristalina Georgieva, directrice générale du FMI. (Crédits : Carla Carniel)

Outre l’inflation, la directrice général du Fonds monétaire internationale (FMI), Kristalina Goergieva,  appelle à combattre la dette. 

A la veille de la tenue des réunions du printemps du FMI et de la Banque mondiale, qui débuteront mardi prochain et s’étendront toute la semaine, la DG du FMI, seule candidate à sa propre succession, a souligné jeudi, selon l’AFP, la «résilience de l’économie mondiale», portée en particulier par les bonnes performances économiques aux Etats-Unis.

 Le Fonds devrait publier à l’ouverture de ces travaux l’actualisation de son rapport sur l’économie mondiale, avec les prévisions de croissance mises à jour pour l’économie mondiale et les principaux pays. 

Mme Goergieva souligne le caractère relatif de la solidité économique qui s’inscrit dans une «décennie atone et décevante», avec une moyenne de croissance de moyen terme tout juste supérieure à 3%, qu’elle surnomme «les tièdes vingtaines», si rien n’est fait pour «en corriger la tendance». 

Dans ce registre, elle affirme qu’il est nécessaire de mettre en place «les bonnes politiques», notamment en combattant «l’inflation et la dette, promouvant la transformation de l’économie pour accélérer la productivité, l’inclusion et la croissance durable». 

Car si elle estime que beaucoup a été réalisé sur le front de l’inflation, «grâce aux bons choix» en termes de politique monétaire de la part «des banquiers centraux», du chemin reste à faire et ces derniers doivent, selon elle, «calibrer leurs décisions en se basant sur les données disponibles», avant de décider de baisser ou non les taux. «Les décideurs doivent résister aux appels à abaisser trop tôt les taux d’intérêt. Une baisse prématurée pourrait entraîner de nouvelles surprises en termes d’inflation qui demanderaient alors plus de resserrement politique. Mais attendre trop longtemps pourrait refroidir l’activité économique», a-t-elle souligné. 


La DG a de nouveau appelé les Etats à «reconstruire leurs coussins budgétaires», largement mis à contribution avec la succession de crises depuis 2020. Tout en précisant que la hausse des taux d’intérêt a un impact sur le coût de la dette pour les Etats, «qui représenteront en moyenne environ 5% des revenus des gouvernements cette année» pour les économies avancées, hors Etats-Unis, et «près de 14% de leurs revenus» pour les pays les plus pauvres.   Les Etats-Unis ont, de leur côté, appelé jeudi la communauté internationale à prendre «des mesures décisives et coordonnées» pour permettre aux pays à revenus faibles et moyens de financer leurs investissements en matière de développement durable notamment, malgré leurs niveaux élevés d’endettement. 

«Les pays à revenu faible ou intermédiaire engagés dans des objectifs ambitieux de développement et de durabilité (...) devraient pouvoir accéder au financement d’investissements productifs sans être confrontés au surendettement», a déclaré le sous-secrétaire au Trésor chargé des affaires internationales, Jay Shambaugh, lors d’un discours à Washington. «Trop souvent, nous assistons à des flux financiers nets en provenance de pays à revenu faible ou intermédiaire, le fardeau du remboursement de la dette dépassant les nouveaux financements», a-t-il détaillé. Un certain nombre de pays sont en situation de crise de la dette.  «La restructuration est nécessaire. Le cadre commun du G20 peut aider», a souligné Mme Georgieva, qui affirme que le dossier sera de nouveau au menu des réunions de printemps. 

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