Le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Fayçal Bentaleb, a abordé, lors de son passage à l’APN, la question de la retraite proportionnelle. Il a évoqué les préoccupations liées à l’emploi dans le Sud, à l’utilisation de la carte Chifa…
Le gouvernement a une nouvelle fois écarté la possibilité d’un retour à la retraite proportionnelle instaurée en 1997 en raison des conditions socioéconomiques prévalant dans le pays à cette époque et en vue de faire face aux répercussions du plan d’ajustement structurel imposé par le Fonds monétaire international (FMI). Jeudi, à une question d’un député autour d’un éventuel retour à ce système, le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Fayçal Bentaleb, a été catégorique, renouvelant ainsi la positon du gouvernement sur ce dossier. «J’exclus le retour à la retraite proportionnelle, mesure exceptionnelle à la base.
Cette disposition avait été abrogée faute de justification», a-t-il insisté. Pour rappel, la même explication avait été donnée il y a deux ans par l’ancien ministre de l’époque, Youcef Cherfa, pour justifier le refus de l’Exécutif de revenir à la retraite proportionnelle. Ce dernier avait écarté le retour à cette possibilité en raison de la situation financière de la Caisse nationale des retraites. «Ce système de retraite proportionnelle est étranger à notre régime social.
C’est une mesure exceptionnelle à la base soumise à un contexte particulier, mais l’Etat demeure attaché à ses principes et ses valeurs sociales», avait-il rassuré. Par ailleurs, jeudi, lors de cette séance plénière consacrée aux questions orales, d’autres préoccupations liées à l’emploi et la Sécurité sociale ont été soulevées par les parlementaires. Sur une question relative à l’organisation du marché du travail, le ministre a rappelé les nombreux mécanismes mis en place pour encadrer le marché du travail dans les wilayas du Sud, dont la loi n°04-19 du 25 décembre 2004, modifiée et complétée relative aux placements des travailleurs et au contrôle de l’emploi.
Le représentant de l’Exécutif a également cité «l’instruction du Premier ministre du 11 mars 2013, la circulaire interministérielle du 11 janvier 2017 qui a été actualisée le 12 septembre 2022», ainsi que «la nomenclature algérienne des métiers et des emplois qui vise à adapter les programmes de la formation et de l’enseignement professionnels aux besoins du marché du travail, tout en améliorant l’efficacité de la médiation sur le marché du travail».
Organisation du marché du travail
S’agissant des manquements en matière de publication des offres d’emploi ou l’organisation des tests de recrutement, le ministre a relevé que les amendements introduits à la loi n°04-19 imposent aux employeurs de traiter les dossiers des demandeurs d’emplois inscrits au niveau des instances de recrutement dans un délai de 5 jours au lieu de 21.
Aussi, ils doivent organiser des tests dans un délai de trois mois et notifier toute annulation d’offre dans un délai de 10 jours. «Dans le cas de la non-publication dans les délais impartis de la liste des candidats retenus, le président de la section de wilaya de l’emploi doit saisir l’Inspection du travail spécialisée en vue de définir l’anomalie», affirme le ministre. Sur un autre volet et dans sa réponse à une question sur «l’indemnité de chômage-intempéries dans les secteurs du bâtiment, travaux publics et hydraulique», le ministre a expliqué qu’elle «a été prise en charge par la Caisse nationale des congés payés et du chômage intempéries du secteur».
Le ministre a mis en avant l’importance du rôle de la Caisse dans la protection sociale, une mission différente de celle des assurances commerciales. Concernant l’utilisation de la carte «Chifa» pour les remboursements médicaux, M. Bentaleb a précisé que ce système vise à simplifier les démarches administratives, accélérer l’accès aux services de santé ainsi que l’organisation de la relation contractuelle entre la Caisse nationale des assurances sociales des travailleurs salariés et les praticiens de santé conventionnés, au mieux de l’intérêt des assurés sociaux.
Pour ce qui est de la révision du «plafond fixé pour les ordonnances médicales des non-atteints de maladies chroniques», limité à 3000 DA, le ministre a indiqué qu’il «a été révisé en décembre 2023, en parallèle avec le lancement de la 2e version de la carte électronique Chifa, portant ainsi le plafond de remboursement par ordonnance à 5000 DA».
Enfin, le ministre du Travail a rappelé, pour ce qui est des allocations familiales, les mesures adoptées par les autorités pour améliorer le pouvoir d’achat, allant de la révision à la hausse de la prime de scolarité à l’introduction d’une allocation annuelle pour les familles nécessiteuses et l’exonération fiscale pour certaines catégories. A propos des cotisations sociales, Bentaleb a rappelé le décret exécutif n°94-187 du 6 juillet 1994 qui fixe le taux des cotisations à la Sécurité sociale à 34,5%, dont 0,5 dédié à la retraite anticipée dans le secteur économique.