Retour à l’économie circulaire

30/12/2023 mis à jour: 21:56
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La ministre de l’Environnement et des Énergies renouvelables a annoncé, jeudi, un projet de décret exécutif portant facilitations fiscales au profit des investisseurs dans le domaine du recyclage des déchets. La représentante du gouvernement a souligné que cette mesure constituera «un facteur incitatif à même d’encourager la transition vers l’économie circulaire». 

Même si les pouvoirs publics ont longtemps temporisé au sujet de ce dossier lancinant, cette mesure vient à point nommé pour mettre le dispositif législatif national en phase avec une dynamique qui a déjà connu une certaine avancée à travers le pays. Cela est, du reste, reconnu par les instances de décision qui ont précisé que ce projet de décret vise à «lutter contre la collecte informelle des déchets, à créer de la richesse et des emplois et à protéger l’environnement». 

Des initiatives ont vu le jour ces dernières années dans ce secteur embryonnaire, et les activités artisanales ont passablement pu se maintenir dans un environnement marqué par un défaut de réglementation, de soutien et d’accompagnement par les autorités. Le hiatus dans ce chapitre est illustré jusqu’à la caricature, à l’occasion de l’immobilisation sur la voie publique des camionnettes transportant des produits de recyclage, essentiellement le plastique, sous le motif de perturber la circulation routière ou d’en constituer un danger, au moment où les risques résident plutôt dans le rejet dans la nature de ces mêmes produits non biodégradables. 

En annonçant vouloir enrayer l’informel dans ce créneau oublié, les responsables en charge du département promettent, en fait, de réhabiliter les artisans et les aider à accéder au rang d’investisseurs et de chefs d’entreprise bénéficiant d’aides publiques et de facilitations, par ailleurs adoptées dans nombre de secteurs moins névralgiques dans la vie nationale.

Cette démarche positive du ministère de l’Environnement aurait plus d’impact et de cohésion dans sa mise en œuvre si elle englobait une solution au dossier des centres d’enfouissement technique, dont la gestion aléatoire a drainé beaucoup de mécontentement au sein de la société et des réserves de la part des spécialistes. 

Ces structures ont, par ailleurs, changé d’appellation et sont désignées sous la dénomination plus concrète de «Centres de stockage des déchets ultimes». Le procédé d’enfouissement ne devrait concerner que les matières qui ne peuvent plus être «valorisées» pour être réinjectées dans le circuit industriel. Dans des déclarations officielles antérieures, il a été préconisé d’encourager la mise en place des systèmes de tri sélectif et de récupération afin de limiter les incidences des CET. 

Dans la pratique, ces centres continuent de fonctionner et de s’étendre sans tenir compte de l’exigence essentielle de récupération et de recyclage des produits indistinctement acheminés par les collectivités locales. Ce dysfonctionnement dommageable à l’environnement et au cadre de vie des populations riveraines n’est pas seulement lié à un défaut de moyens et d’équipement, mais au retard à consacrer d’une façon pérenne la tradition de tri à la source, précisément dans les foyers. 

Ce volet requiert une sensibilisation et une mobilisation au plus près de la société, afin d’asseoir de nouveaux réflexes et des habitudes de consommation permettant de jeter les bases du développement durable auquel appellent de leurs vœux les experts et les organisations de protection de l’environnement. 

Ce retour à un mode de vie plus simple et respectueux de la nature a été expérimenté avec succès par des associations qui ont réalisé dans les villages des systèmes de récupération, de valorisation et de compostage des rejets ménagers, atteignant ainsi l’objectif de «zéro déchet», qui est au centre de la définition de l’économie circulaire.

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