Restructurer la gouvernance locale

13/01/2025 mis à jour: 11:31
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Le dossier des zones d’ombre a été une nouvelle fois abordé à l’Assemblée populaire nationale à l’occasion d’une plénière consacrée, jeudi dernier, aux questions orales au gouvernement. 

Le fait notable qui ressort de la séance parlementaire est que le programme destiné à consolider le développement local, loin d’être refermé et conclu, constituera une feuille de route pour les actions futures devant être enclenchées dans les communes et les wilayas. 

Le ministre de l’Intérieur a indiqué dans sa réponse devant les députés que «l’Etat poursuit ses efforts pour remédier aux dysfonctionnements et aux disparités, notamment en instruisant les walis d’adopter la même approche du programme des zones d’ombre dans les programmes de développement ordinaires». 


Tout en relevant que le maintien de la question du développement local parmi les préoccupations centrales de l’Exécutif répond parfaitement aux attentes des citoyens, il convient de souligner que le diagnostic établi par le département en charge des collectivités territoriales s’est basé sur des données objectives provenant du terrain. Il est apparu depuis des mois, sinon des années, que le programme des zones d’ombre ne pouvait pas être limité dans le temps, ni dans l’espace. 


Ce dispositif a servi en fait comme un véritable révélateur des retards de développement, des retombées de la gestion passée des affaires publiques, aléatoire et ouverte aux fléaux de la bureaucratie et de la corruption. Relayées dans les articles de presse ou exprimées sur les réseaux sociaux, les requêtes des citoyens sont validées par des instances et des experts qui font autorité dans l’évaluation et le contrôle de la gestion des services publics. 


Des secteurs entiers relégués dans les tiroirs de l’administration locale sont remis à l’ordre du jour avec une exigence d’intervention ne pouvant souffrir aucun autre délai. Dans son dernier rapport, la Cour des comptes a souligné qu’«en dépit des coûts supportés par la Collectivité ces 20 dernières années (1000 mds de DA), une multitude de dysfonctionnements chroniques affecte la plupart des systèmes d’assainissement».

 Les zones d’ombre ne sont donc pas toujours situées dans les localités retirées, mais parfois à la périphérie des grandes villes où l’expansion urbanistique n’est pas allée de pair avec la réalisation et l’entretien des équipements de base garantissant un cadre de vie harmonieux aux habitants.


En réponse aux questions lancinantes de développement et de résorption des lacunes et des disparités à travers le pays, les autorités ont mis en place un ensemble de réponses et d’opérations urgentes dans plusieurs secteurs névralgiques. Leur mise en œuvre dépendra dans une large mesure de la promulgation des nouveaux codes relatifs à la commune et à la wilaya. 

A leur entrée en vigueur, les nouveaux textes de loi conféreront aux élus locaux les prérogatives qui leur permettront de faire coïncider leur mandat électoral avec les exigences d’une gouvernance efficiente. Les partis politiques organisent présentement des rencontres en leur sein pour formuler leur avis sur la teneur des avant-projets de loi soumis au débat, mais le chantier qui va rapidement focaliser leur énergie est celui de la restructuration et du renforcement de leur base sociale. 

L’entreprise est déterminante dès lors que le programme ambitieux d’investissements publics, doté de ressources financières conséquentes, s’appuiera nécessairement sur la mobilisation de compétences citoyennes ayant une idée précise des potentialités et des aspirations locales. 

Par Djaffar Tamani

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