Comme promis autant par les responsables de l’hydraulique que par les autorités locales et centrales, la distribution du précieux liquide au niveau du chef-lieu de wilaya, Tiaret en l’occurrence, a connu cette semaine un progrès qualitatif et quantitatif dans les foyers.
Approvisionnés à raison d’un jour sur cinq dans la grande majorité des quartiers de la ville, les foyers ont pu mesurer la réduction sensible des jours d’attente, puisque l’eau coule dans les robinets une fois tous les quatre jours. L’annonce a été faite par le service de communication de l’Algériennes des eaux (ADE), qui fait face, outre à la mobilisation des eaux, aux aléas de la distribution de certains réseaux défectueux ou ceux non encore interconnectés et bien sûr aux créances impayées qui greffent la trésorerie de l’entreprise.
A propos de créances, l’ADE dit «afficher sa disponibilité à accorder des facilités de paiement», non sans mettre au service de la clientèle tous les outils modernes pour s’acquitter de la créance, et cela en plus du numéro vert 1593.
Après avoir vécu donc plus de cinq mois sous une gestion approximative, l’ADE souffle un peu et avec elle les populations de Tiaret et de certaines autres collectivités. Les efforts de l’Etat à travers des programmes d’urgence ont permis de soulager les appréhensions et les peurs générées à la suite de l’arrêt du principal barrage «Bekhadda» et des chutes pour le moins drastique de certaines sources d’approvisionnements. Après avoir géré quelque 8000 m3 d’eaux par jour, passer à 20 000 et aujourd’hui à plus de 30 000 m3/j, l’ADE s’est vu dans l’obligation d’augmenter la plage horaire sur près de quatre heures par jour et une fois tous les quatre jours depuis mercredi.
Dans un autre communiqué, l’entreprise a toutefois avisé sa clientèle de «probables perturbations, conjoncturelles, des suites de travaux d’interconnexions de réseaux et dans bien des cas dans la réparation de grandes pannes et fuites sur des équipements et sur les réseaux de distribution» et pour lesquelles elle dit «s’excuser».
Il y a quelques semaines, et à l’issue de sa mission à la tête de la DRE, Zaki Bencheikh avait annoncé qu’en novembre, «on serait à 40 000 m3/j d’eaux mobilisées après avoir été de 6000 en juin dernier», non sans asséner que «d’autres défis attendent les responsables en matière de mobilisation de la ressource, d’assainissement et de protection des villes des inondations».
Dans sa déclaration de presse, Zaki Bencheikh explique que «l’on est passé de 6000 m3/j en juin à 16 000 puis 22 000 avant d’atteindre depuis quelques semaines 30 000 m3/j pour équilibrer la demande». Revenant sur ce douloureux épisode lié à l’épuisement des réserves d’eaux du barrage Bekhadda (actuellement estimées à 6 millions de mètres cubes), Zaki Bencheikh a évoqué les apports depuis des forages sur l’oued Mina, Tousnina et surtout depuis «Chott Echergui» à 42 km de Tiaret, nonobstant le gigantesque projet de transfert des eaux à partir d’Adjarmaya, dans la lointaine Zmalet Emir Abdelkader, à 120 km de Tiaret.
«Avec les eaux à mobiliser depuis les 26 forages d’Adjarmaya, Tiaret se retrouverait avec plus de 64 000 m3/j en attendant l’eau de mer dessalée dont l’étude avance bien», alors que le tout nouveau wali, Saïd Khalil, qui a commencé ses visites aux 42 communes de la wilaya a estimé qu’il y subsiste désormais «une certaine aisance dans l’AEP à Tiaret».