Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a adressé hier, lors des travaux de la rencontre gouvernement-walis, tenus au Palais des nations, à Alger, un message fort.
Il a déclaré : «Que personne ne pense que l’Algérie peut être dévorée par un hashtag, et nous protégerons ce pays dont le peuple a le sang des martyrs qui coule dans les veines.» C’est un message qui sonne comme une mise en garde contre les ennemis de l’Algérie, notamment dans un contexte géopolitique extrêmement sensible.
Une réponse qui se veut pertinente au hashtag, «je suis insatisfait», traduction du hashtag en arabe «manich radi», lancé sur les réseaux sociaux. Une campagne en ligne impliquant, selon de nombreux observateurs, des comptes marocains et israéliens, visant vraisemblablement à porter atteinte à la stabilité de l’Algérie. En réaction, un autre hashtag a enflammé la Toile : «Ana mâa bladi» (Je suis avec mon pays), dans le cadre d’une campagne visant à renforcer l’unité nationale et la fierté de l’identité algérienne.
Politiciens, journalistes, médias, associations et autres activistes, tous ont relayé le message pour exprimer leur attachement indéfectible à la stabilité de l’Algérie et leur refus de la manipulation dans ce contexte plein d’incertitudes. Même si certains, dans leurs commentaires, ont admis l’existence d’insuffisances, de carences, de retards dans certaines domaines et de dysfonctionnements, il n’en demeure pas moins qu’ils refusent «de se laisser entraîner dans une entreprise dont ils ignorent l’origine et aux desseins flous».
Il faut savoir que les réseaux sociaux sont devenus actuellement un facteur géopolitique important pouvant influencer le cours des événements régionaux et internationaux. En effet, dans cet espace virtuel, de nouveaux langages, comme les algorithmes, les tendances, les tweets et les hashtags, voient le jour et participent à façonner l’opinion publique, entre les faux comptes et les fuites qui manœuvrent pour l’induire en erreur.
Les réseaux sociaux, autrefois simples plateformes de partage et de communication, se sont aujourd’hui imposés comme des leviers géopolitiques majeurs.
Ils permettent non seulement de diffuser des informations en temps réel, mais aussi d’influencer les perceptions, les opinions publiques et même les décisions politiques. La captation du débat public par les plateformes numériques devient désormais un enjeu fondamental. Elles sont le lieu de tous les excès : de la haine en ligne aux multiples formes de désinformation.
La question de la lutte contre les manipulations de l’information est devenue un tel enjeu sécuritaire et politique qu’il est désormais admis de parler de «guerre de l’information». Armé d’un smartphone, chacun devient un «producteur de contenus» qui se diffusent au-delà du strict cadre d’une zone géographique. Les réseaux sociaux alimentent, en continu, un public avide et émotionnellement réceptif.
La propagation du hashtag «manich radi» confirme que l’information est devenue une arme dans une véritable guerre d’influence et de déstabilisation. Elle vise à égarer le jugement du récepteur-cible, à l’inciter à prendre des décisions inappropriées et à l’engager dans des actions contraires à son intérêt.