Des travaux seront incessamment lancés pour rénover un tronçon, d’une longueur de 4 km, du réseau d’acheminement d’eau, celui qui est situé en aval de la station de dessalement d’eau de mer d’El Mactaa.
Un tronçon de quatre kilomètres du réseau d’acheminement d’eau dit du «MAO» ou du «transfert Cheliff-Gargar», situé en aval de la station de dessalement de l’eau de mer d’El Mactaa, laquelle contribue dans une large mesure à alimenter la wilaya d’Oran en eau potable, sera rénové incessamment.
L’entreprise a déjà été désignée et les travaux seront réalisés dans un délai ne dépassant pas les six mois. C’est ce que confirme la directrice des ressources en eau de la wilaya d’Oran sollicitée par nos soins pour donner des précisions sur ce projet, déjà annoncé brièvement sur la page officielle de la wilaya et qui, lorsqu’il sera finalisé dans sa globalité, réglera le problème de la qualité de l’eau qui touche épisodiquement mais de manière parfois persistante les quartiers de la ville et les localités de la wilaya.
«Tout d’abord il faut savoir que l’eau distribuée est potable et répond aux normes en vigueur établi par le législateur algérien», rassure Mme Nassima Tahri, consciente que la coloration inhabituelle du liquide a un effet répulsif sur la population qui voudrait une eau claire. Le problème est due à la vétusté de la canalisation, corrodée car ayant perdu ou n’ayant pas eu de «protection cathodique».
C’est le terme prononcé pour désigner une technique qui consiste à protéger les canalisations en acier, notamment les pipelines, contre les effets corrosifs sur le métal pouvant être causés par plusieurs facteurs dont notamment et justement l’eau en elle-même.
C’est ce qui est le cas ici et c’est pour dire que la coloration en question, plus ou moins intense selon les périodes, est due tout simplement à la rouille. De ce fait les ménages recourent en majorité à l’eau de source («ma hlou») pour cuisiner et l’eau du robinet est réservée aux autres usages mais là aussi beaucoup se plaignent, à titre d’exemple, des conséquences sur le linge blanc lors des lavages.
Le désagrément est apparu depuis pas mal de temps et les autorités locales en ont pris compte avec des études qui ont été commandées pour analyser la situation et proposer des solutions.
«Le problème a été soulevé à l’échelle nationale et une enveloppe a été débloquée mais, pour plusieurs raisons, le montant s’est avéré insuffisant pour couvrir l’ensemble des 9 à 15 km de la canalisation concernée par la vétusté», explique la directrice des ressources en eau précisant qu’à un moment, c’est carrément un dédoublement du tracé, c’est-à-dire faire sortir le tronçon de son site initial, qui a été proposé.
Durée limitée
«Nous avons à notre échelle (la wilaya) mais en concertation estimé que cette solution est non seulement plus coûteuse mais qu’elle prendrait également beaucoup plus de temps et c’est pour cela que nous avons décidé d’intervenir sur le même tracé», ajoute-t-elle.
Il restait à régler la question du financement et, là aussi, pour ne pas perdre de temps, les autorités wilayales, par souci d’efficacité, ont opté pour l’entame des travaux sur un premier tronçon d’environ 4 km, celui qui pose le plus de problèmes et qui va, déjà à lui seul, contribuer à améliorer grandement la qualité du service.
«Nous sommes à peu près sûrs qu’une rallonge budgétaire nous sera accordée pour l’exercice 2024-2025 pour pouvoir intervenir sur le reste du tracé», annonce, confiante, la même responsable rappelant les investissements importants consentis par l’Etat pour résoudre la problématique de l’eau.
«Il faut savoir que la réfection de la canalisation est également motivée par le souci de venir à bout des innombrables fuites qui pénalisent tout le monde et, pour vous donner une idée, ce sont des pertes évaluées à une moyenne de 25 000 m3 par jour, de quoi alimenter plusieurs communes !», déplore-t-elle mais sans pouvoir donner de réponse quant aux causes qui ont abouti à cette vétusté que beaucoup considèrent comme étant relativement précoce même si, comme elle l’affirme plus loin, «les canalisations ont aussi une durée de vie limitée (entre 15 et 20 ans) et il faut donc les changer au besoin».
Le gigantesque projet MAO a été initié dans les années 2000 et a consisté à mobiliser d’énormes quantités d’eau mais aussi et par conséquent à augmenter substantiellement les capacités d’adduction (canalisations plus grandes utilisées justement au besoin après la réalisation de la station de dessalement d’El Mactaa). Auparavant, côté Est, ces capacités étaient limitées car Oran comptait, dans le sillage de ce qui a été réalisé avant l’Indépendance, sur une alimentation du côté Ouest.
La ville avait souffert pour qui s’en souvient de ce qui était «l’eau saumâtre» à cause de la de l’infiltration des eaux salées de la grande sebkha dans les nappes environnantes lesquelles ont été surexploitées au fil du temps. Ce problème a été réglé depuis belle lurette et Oran s’apprête dans quelques mois à inaugurer la nouvelle station de dessalement d’eau de mer de Cap Blanc (commune de Aïn El Kerma).
En aval de celle-ci, ce sont également près de 48 km de nouvelles canalisations qui se réalisent. Lors d’une des innombrables visites de suivi du projet, le premier responsable de Sonatrach (pour l’usine) et le wali d’Oran avaient affirmé qu’il n’est pas question de reproduire les erreurs du passé.
A ce moment-là mais surtout avec la finalisation du projet de réfection en question sur les 9 à 15 km de canalisation côté Est, le problème de l’eau sera définitivement réglé à Oran et l’épisode qui s’y colle, c’est-à-dire «Oran, de l’eau saumâtre à l’eau brunâtre» sera définitivement clos.