Reprise de l’usine Kia Algérie par Imetal : Des groupes publics à la rescousse de l’industrie automobile

12/08/2024 mis à jour: 18:18
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L’usine Kia Motors, implantée à Batna, reprendra du service après plusieurs années d’arrêt de l’activité. Le projet de montage de véhicules de cette marque coréenne a été confié par le conseil de participation de l’Etat au groupe public des industries métallurgiques et sidérurgiques Imetal, dont la gestion est placée sous la supervision de sa filiale Fondal, spécialisée dans la production et la commercialisation des éléments de fonderie, comme les pièces moulées. 

Une décision qui fait suite à une réunion de coordination, qui s’est tenue jeudi dernier, entre le ministère de l’Industrie et plusieurs groupes publics, dont Imetal, Madar et Gica, afin de peaufiner les modalités de récupération des infrastructures industrielles spoliées. Dans ce sillage, le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun, a instruit les Pdg de ces holdings du secteur à coordonner, à partir d’hier, avec les directions régionales des domaines afin d’établir des procès-verbaux pour entamer la récupération de ces infrastructures industrielles. 

Dans la foulée, le directeur général du groupe Fondal, Noureddine Salhi, a déjà entamé des visites sur le site de l’usine récupérée pour évaluer son état et planifier sa remise en service. «Nous sommes à pied  d’œuvre pour la relance de l’usine dans les plus brefs délais. Cette infrastructure industrielle continuera ses activités de montage de véhicules et sera également une base pour l’intégration de la fabrication à hauteur de 50% la pièce de rechange locale, comme il est mentionné dans le cahier des charges relevant du secteur automobile», a déclaré le responsable lors d’une conférence de presse tenue hier.


Pour sa part, le wali de Batna Mohamed Ben Malek a tenu à rassurer que l’usine de Kia conservera sa vocation principale, à savoir le montage de véhicules, suite à la demande de la population de la wilaya. «La reprise de ce projet permettra de redynamiser l’industrie locale de la région. Nous avons fait la promesse aux anciens employés de Kia de maintenir leurs postes d’emploi au sein de cette entité récupérée, désormais dans le giron de l’Etat. Nous travaillons en parallèle en étroite collaboration avec les responsables du secteur pour le recrutement supplémentaire à l’avenir de la main-d’œuvre qualifiée issue de la région pour accompagner cette relance», a  annoncé le wali. 


Cette décision, faut-il le dire, signe le déblocage de l’usine, frappée par un arrêt d’activité de plus de quatre ans. Ce qui redonnera une bouffée d’oxygène au secteur de l’automobile en Algérie. Rappelons que l’usine de Kia, dotée des équipements modernes, se démarquait du reste des anciennes infrastructures de montage automobiles similaires par un potentiel industriel non négligeable. Inaugurée en 2018, l’usine, qui s’étend sur 50 hectares, a une capacité d’accueil pouvant atteindre 5000 employés en mode full CKD (Complete Knock Down). 

Cette infrastructure – dotée de plusieurs lignes d’assemblage, d’une piste d’essais et de divers autres équipements – avait nécessité un investissement de 14 milliards de dinars lors de sa construction par Gloviz. Durant le début d’année, le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun, avait mandaté, lors d’une visite à l’usine, une commission pour résoudre les problèmes rencontrés avec l’ancien exploitant, Gloviz.  

 

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