Une récente activité organisée par le ministère de la Jeunesse et en partenariat avec celui de la Formation et de l’Enseignement professionnels, autour de la question de l’emploi, a permis de préciser les contours des programmes engagés en direction des jeunes.
Le recours aux nouvelles technologies de la communication et à une diffusion sur les plateformes numériques a démultiplié l’impact de cette initiative et focalisé l’attention de l’opinion publique, consciente des enjeux liés à la création d’emplois et de richesse.
En suivant cet échange digital et fort substantiel, on relève l’avantage d’un décloisonnement des activités des départements ministériels, permettant de mettre en perspective l’action gouvernementale et la stratégie globale de développement dans le pays. La seconde constatation est que la mise en place d’un ministère de la Jeunesse, longtemps et intégralement arrimé aux Sports, est une démarche probante et même salutaire.
En interaction avec d’autres secteurs, notamment ceux de la formation et de l’emploi, ce nouveau ministère aura latitude de relayer efficacement et de répondre aux préoccupations premières des jeunes.
Dans les pays ayant connu un niveau de développement et d’industrialisation exceptionnel, à l’image de l’Allemagne, un jeune sur deux est orienté vers des écoles professionnelles, en apprentissage.
C’est ce que rappellera le ministre en charge du secteur de la Formation, lors de sa conférence virtuelle, en connexion avec des jeunes de différentes wilayas du pays. 80% de la formation se fait dans l’entreprise, peut-on également apprendre au sujet des plus grandes industries dans le monde. «La formation professionnelle doit être un choix et une option, pas une solution par défaut», dira le premier responsable du département ministériel, qui indiquera que le dossier du bac professionnel, en projet depuis une vingtaine d’années, sera remis à l’ordre du jour.
Ayant rencontré récemment des opérateurs économiques à l’occasion d’une activité conjointe avec le secteur de l’industrie, le jeune ministre soulignera que des usines tournent à 10% de leurs capacités de production en raison du manque de main-d’œuvre qualifiée.
Cet état des lieux commande de redéployer le secteur à l’effet de «proposer des offres de formation plus adaptées aux besoins du marché du travail». Tout en usant de formules fortes, en indiquant que les stages de «gestion et d’administration» n’assurent pas de grandes chances d’accès à l’emploi, les responsables plaident désormais en faveur du principe de l’employabilité, et que de nombreuses spécialités doivent connaître une mise à niveau et une modernisation des bases d’apprentissage.
Si l’expression «Quand le bâtiment va, tout va» est toujours valide, il est utile de rappeler que les techniques de la construction ont beaucoup évolué, et c’est ce qui explique le grand écart dans les délais de réalisation entre des entreprises de divers horizons. Lors d’une visite effectuée par des élus locaux à la fin de l’année dernière, sur le chantier d’un nouveau CHU, le directeur du projet déclarait que l’entreprise faisait face au problème du manque de main-d’œuvre qualifiée : 200 ouvriers recrutés au lieu de 1200 pour atteindre le rythme de travail en 3x8.
Mise en œuvre dans nombre de secteurs d’activités, l’adaptation des programmes de développement aux spécificités et aux potentialités locales s’impose également à la formation professionnelle. 15 centres d’excellence pour des formations spécialisées seront ouverts à travers le pays, en tenant compte de la vocation économique traditionnelle ou récente de la région.
L’enjeu est de taille puisqu’il s’agira de relancer des secteurs dont le démantèlement avait aggravé les tourments de la fin du siècle dernier. L’ambition est également d’offrir aux jeunes des perspectives d’emploi et d’épanouissement en rupture avec des mirages non encore totalement dépassés.