Repère - Education : mettez du gel, portez des bavettes...

19/01/2022 mis à jour: 15:20
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Pour faire face à la flambée sans précédent des contaminations dans les écoles, le ministère de l’Education nationale n’a rien d’autre à proposer que de rappeler les termes du protocole sanitaire ordinaire. Port de la bavette, distanciation physique, gel, lavage des mains…

C’est tout ou presque. Le constat sur le terrain appelle pourtant des décisions à la mesure de la gravité de la situation. Celle-ci est décrite comme chaotique par les enseignants et les p arents d’élèves. Les médecins, quant à eux, sont unanimes à souligner que le principal foyer d’infection aujourd’hui est l’école d’où partent les contaminations pour gagner le milieu familial, à travers les enfants scolarisés, et faire exploser le nombre de cas Covid journalier.

Les enseignants et les personnels administratifs ont déjà eu à souligner la difficulté de faire respecter les consignes, même basiques, de la tutelle s’agissant de la prévention contre la Covid. Manque d’attributions financières, encadrement en sous-effectifs, surcharge des classes...ont été régulièrement mis en avant par les directeurs d’établissement pour expliquer le désordre qui sévit en matière de discipline sanitaire dans le milieu scolaire.

Ces mêmes directeurs d’établissement sont aujourd’hui sommés d’assumer seuls une situation qui semble échapper à tout le monde, pour la simple raison que le gouvernement ne veut plus entendre parler de fermeture d’école. Ni de fermeture d’école, ni de confinement à domicile, ni de restrictions sur l’activité commerciale d’ailleurs.

De nombreux collèges et lycées, selon des témoignages recueillis sur le terrain, enregistrent aujourd’hui une explosion des cas de Covid parmi les élèves et les enseignants. Ils continuent pourtant à fonctionner comme si de rien n’était.

C’est que les directeurs d’établissement qui assument de prendre la décision de fermer des classes ou carrément l’établissement pour cause de Covid, doivent passer par une procédure si compliquée (et si ingrate parfois en matière de carrière personnelle), que la plupart d’entre eux préfèrent ne rien signaler. Tout se passe comme si le mot d’ordre «venu d’en haut» était à la minimisation de l’impact de la flambée actuelle et le maintien coûte que coûte du calendrier scolaire.

Les échos qui parviennent de nombreux collèges et lycées font état d’une grogne montante parmi le personnel enseignant, notamment celui qui est le plus exposé et le plus longtemps aux cohortes d’élèves au quotidien. Des mouvements de protestation nous sont annoncés à Alger et dans d’autres régions du pays pour exiger plus de protection contre la vague épidémique actuelle et sa nouvelle caractéristique d’hypercontagiogisté.

Hier, des parents d’élèves et des enseignants ont réagi au compte rendu de la réunion tenue (à distance, bien entendu) par le ministre de l’Education avec les directeurs de wilaya de son département et publié sur la page Facebook officielle de l’institution.

Tous pratiquement ont exprimé leur étonnement, pour rester poli, du décalage qu’il y a entre l’approche de la tutelle sur la situation sanitaire dans les écoles et la panique qui prévaut sur le terrain. Mais pour l’heure, le ministère de l’Education rappelle, grosso modo, que le gel et les bavettes, c’est bon pour éviter d’être contaminé.

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