Repère - Des sanctions contre l’impunité !

02/09/2024 mis à jour: 01:05
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Alors que le génocide ordonné contre les Ghazaouis, au lendemain du 7 octobre 2023 par Benyamin Netanyahu et les suprémacistes de son gouvernement ne connaît aucun répit, avec plus de 40 000 morts et près de 100 000 blessés, pour la plupart des femmes et des enfants, depuis deux semaines c’est au tour de la population palestinienne de Cisjordanie de subir le martyre des bombardements, des exactions et autres exécutions sommaires de l’armée sioniste à laquelle se sont joints milices et ultras des colons juifs.

Massacres quotidiens sans discriminations, assassinats ciblés, volonté délibérée d’affamer des populations et de les priver de la moindre commodité, sont autant de crimes de guerre, commis en violation du «droit international» et des Conventions de Genève qui prouvent bien l’existence  d'un génocide, que la Cour internationale de justice avait qualifié de plausible au regard des éléments qui lui ont été soumis au début de l’année suite à une saisine de l’Afrique du Sud.

Depuis, la CIJ a non seulement confirmé son appréciation, mais elle l’a suivi d’un avis sur l’occupation des Territoires palestiniens par Israël, depuis 1967 et demandé à tous les Etats et à l’Organisation des Nations unies de ne pas reconnaître cet état de fait colonial. Et de ne pas porter aide ou assistance au maintien de cette situation d’occupation illégale. 

Ce qui signifie en clair que l’ensemble des Etats qui entretiennent des relations économiques, politiques et militaires avec l’entité sioniste devraient suspendre tout lien quel qu’il soit. Même si cet avis n’est pas contraignant, il n’en demeure pas moins qu’il est une émanation basée sur le Droit international et qui s’impose comme une obligation morale aux 143 Etats membres des Nations unies qui ont reconnu l’Etat de Palestine, auxquels se sont joints, après le 7 octobre, l’Espagne, l’Irlande, la Norvège, suivies par l’Arménie et la Slovénie en mai dernier. Aujourd’hui, ce ne sont pas moins de dix Etats membres de l’Union européenne qui reconnaissent l’Etat de Palestine, une Union qui représente le premier partenaire commercial d’Israël.

Les pays membres de l’UE se retrouvent face l’alternative de suivre les recommandations de la CIJ à l’égard des violations de droit international par leur partenaire commercial et de prendre des sanctions contre Tel- Aviv. D’être du côté de la justice et du droit international ou faire le choix du maintien de l’impunité dans ce qui se confirme être un véritable nettoyage ethnique. 

Une sombre entreprise d’extermination des Palestiniens. A contrario, on a vu de quelle manière l’Union européenne a vite réagi quand il s’agissait de prendre des sanctions commerciales, diplomatiques, culturelles ou même  sportives à l’égard de la Russie suite à son intervention militaire en Ukraine. Et surtout comment l’UE a essayé aux côtés des Etats- Unis et de la Grande-Bretagne de faire pression sur d’autres pays dits du Sud Global pour les amener à faire de même, c’est-à-dire à suspendre toute relation avec Moscou et les obliger à apporter une aide substantielle à Kiev. 

De s’aligner, en d’autres termes, carrément sur les postions occidentales dans ce conflit européen. Pour l’instant, l’Europe est dans l’expectative, quand elle s’engage de manière plus approfondie aux côtés de l’entité sioniste, comme à l’occasion du déplacement du président français et du Premier ministre britannique, venus au plus fort moment de l’agression contre Ghaza, apporter leur soutien à Netanyahu, lequel est sous le coup d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI).

 Un laxisme dans la reconnaissance du génocide en cours, mais accompagné de pressions multiformes pour faire en sorte que l’entité sioniste ne se retrouve pas au ban de la communauté internationale. La plus courante des manœuvres dilatoires consistant à dire et s’opposer à tout, ce qui pourrait, selon les Occidentaux, entraver les négociations entre Israéliens et Palestiniens pour un retour à la paix ! 

Au point où dernièrement, le procureur de la CPI – à qui d’ailleurs on ne peut pas reprocher d’avoir tout fait pour accélérer la procédure de condamnation des responsables du génocide à Ghaza – s’est impatienté devant les lenteurs aujourd’hui générées par les interventions de certains Etats, notamment la Grande-Bretagne, dans le traitement des mandats contre Benyamin Netanyahu et son ministre de la Défense Yoav Gallant. 

En demandant notamment aux juges de ne pas tarder à rendre leur décision, d’autant plus, a-t-il rappelé, que la CPI est compétente à juger les crimes commis à Ghaza et de ne pas tenir compte des contestations de certains gouvernements ou d’autres parties invoquant les Accords d’Oslo, ni des affirmations de l’entité sioniste selon lesquelles, elle mène des séries d’enquêtes pour soi-disant jeter toute la lumière sur ce qui se passe à Ghaza, afin de bloquer la procédure de la CPI. 

C’est dire combien est grande cette tentation à préserver l’impunité d’Israël, particulièrement chez les responsables américains, britanniques, français et allemands. Il est important que la tendance soit inversée, notamment, au sein des instances internationales, comme l’Assemblée générale des Nations unies, la Cour internationale de justice et d’autres organisations multilatérales. Que des sanctions soient prises à l’encontre d’Israël pour les crimes de guerre, les violations du droit international, des Conventions de Genève et du droit humanitaire en Palestine.

 

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